“Bruxelles doit stimuler l’installation de bornes au lieu de les taxer”

Bornes de recharge à Bruxelles
Bornes de recharge à Bruxelles : une taxation en vue © D.R.

BECI dénonce la nouvelle taxe que les communes bruxelloises vont imposer aux exploitants de bornes électriques dans la capitale. Une mesure contre-productive, qui ne va pas rapprocher la ville de ses objectifs climatiques. L’association patronale demande à ce que David Leisterh, formateur du nouveau gouvernement, s’empare du dossier.

La pilule ne passe pas. Mercredi, la conférence des bourgmestres bruxellois s’est mise d’accord pour instaurer une taxe sur les bornes de recharge électrique. 125 euros par prise de recharge installée pour les entreprises qui les exploitent, ou 250 euros par borne comme il y a normalement deux prises par borne.

Décision qui a indigné le secteur. “Quelle stupide taxe. Assez, c’est assez. Cet été, nous déménagerons notre siège social à Gand”, a par exemple réagi Maarten Michielssens, CEO d’Energy Vision, qui exploite 2.000 bornes dans la capitale, dans nos pages. “Bruxelles possède déjà les bornes de recharge les plus chères au monde en raison de son réseau spécifique et de sa logistique difficile. Imposer unilatéralement un coût fixe (impôt annuel) en plus, sans un seul euro de certitude de revenu : cela rend impossible tout modèle de financement par des tiers. Plus aucune banque ne finance de projet pour cela.” Il n’installera plus de bornes à Bruxelles, jusqu’à nouvel ordre.

Stimuler au lieu de taxer

Il n’est pas le seul à fulminer. Ce vendredi, l’association patronale bruxelloise, BECI, se prononce aussi contre cette mesure et demande à ce qu’elle soit révisée. Elle la juge contre-productive, et estime que la capitale ferait mieux de stimuler l’installation de bornes, au lieu de les taxer.

“Fin 2023, ce n’était pas moins de 1.900 points de recharge installés sur les voiries publiques de la Région de Bruxelles-Capitale. Le déploiement des bornes de recharge électriques, mené par Electrify.brussels, devrait encore croitre d’ici 2035 pour atteindre un parc de 22.000 bornes accessibles au public sur le territoire bruxellois”, décrit BECI dans un communiqué.

Un objectif ambitieux. Mais avec cette lourde taxe, les installateurs ne seraient pas inspirés à continuer à augmenter le nombre de bornes, au contraire. Et sans cette croissance, Bruxelles ne pourra pas répondre aux objectifs européens de neutralité carbone de 2050. 

“Nous souhaitons rappeler que d’une part, Bruxelles peine à déployer le nombre de bornes que nécessitent les exigences européennes. D’autre part, la Région bruxelloise entend interdire rapidement la vente des véhicules thermiques alors que chacun et chacune rencontrent des difficultés à passer à l’électrique”, continue l’association.

Pour BECI, c’est la Région, avec son potentiel nouveau ministre-président, qui devrait s’emparer du dossier. “Une meilleure allocation de l’espace public doit être mise en œuvre, pour autant que celle-ci se fait avec ordre et méthode. Pour ce faire, BECI appelle le formateur David Leisterh à s’emparer de ce dossier avec bonne gouvernance et sens de la mesure.”

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