Le manifeste rédigé par le “facilitateur” bruxellois a fuité. Un texte de consensus, contenant quelques ruptures et désireuse de lutter contre le “bashing” dont la capitale fait l’objet. Le retour à l’équilibre budgétaire est prévu en sept ans. Reste la question à mille euros: cela permettra-t-il de forcer une percée?
Un document de dix-sept pages. Un mot d’ordre: refaire de Bruxelles une “capitale de la qualité de la vie”. Le facilitateur Yvan Verougstraete, en quête d’une percée politique dans la Région Capitale bloquée depuis plus d’un an, a transmis une synthèse de ses consultations aux partenaires potentiels.
Pas de Vlaams Belang, ni de Team Fouad Ahidar, mais tous les autres sont des partenaires potentiels. Les exclusives sont toujours toujours possibles entre PS et N-VA, de même que la volonté libérale de mettre le parti de Bart De Wever à table persiste.
Ce document très consensuel permettra-t-il de réaliser une percée? Rien n’est moins sûr.
Stop au bashing
En tout cas, Yvan Verougstraete tente de ne pas commettre de faux pas, ni de braquer personne, même si l’absence de toute référence à Good Move, le plan de mobilité très polarisant, n’est pas spécialement de nature à rassurer les Verts. Et mme si les accents climatiques sont davantage présents que dans le synthèse libérale précédente, ce qui pourrait refoidrir les Bleus.
“Bruxelles a longtemps été considérée comme l’une des capitales européennes offrant la meilleure qualité de vie grâce à un cocktail unique alliant la richesse culturelle et le dynamisme d’une véritable capitale internationale aux atouts d’une ville à taille humaine, écrit-il en guise de préambule. Aujourd’hui, pourtant, Bruxelles et ses habitants font l’objet d’un bashing récurrent. Même si les caricatures sont exagérées, il est vrai que les défis ne manquent pas”.
Pour le moins… Les rendre à bras-le-corps nécessitera de prendre des risques et de renouer avec un dynamisme bruxellois vital, tant sur la dimension internationale et “ouverte” (entendez: contre les communautarismes”) que du point de vue de l’innovation économique.
Pas sûr que ces accents “laïcs” et dynamiques soient assez présents. Pas sûr que les libéraux de Georges-Louis Bouchez laissent courir et donnent la possibilité aux Egagés d’écrire le récit pour Bruxelles de demain.
Montagne budgétaire
L’enjeu majeur pour la Région consistera à remettre le budget sur les rails et à effectuer des coupes sombres sans casser l’outil. C’est, aussi, une des raisons pour lesquelles le blocage persiste.
Yvan Verougstrate opte pour la vision bleue, avec la réduction du déficit visant un retour à l’équilibre budgétaire en 7 ans, d’ici 2032. Les socialistes d’Ahmed Laaouej préconisaient plutôt 10 ans.
Pour le reste, prudence, prudence… Il conviendrait d’analyser l’impact des mesures préconissées par chaque parti sur la trajectoire budgétaire. L’objectif consiste aussi à réaliser une “simplification administrative et institutionnelle”, sans la préciser en détails. Mot d’ordre: l’efficacité. On sait que le nombre d’organismes pararégionaux, notament, est une épine dans le pied budgétaire bruxellois.
Yvan Verougstrate ne renie pas la participation de son parti au gouvernement fédéral, tout en nuançant. Le gouvernement “facilite la mise en œuvre de la décision fédérale de fusion des zones de polices“, mais veillera à “ce que les spécificités bruxelloises et les demandes des mandataires locaux soient entendues et rencontrées.”
On marche à pas de loups…
Pour le reste, il est question de fiscalité automobile et de possible taxe kilométrique, de diminution des primes à la rénovation à la sauce wallonne ou encore de baisse des droits d’enregistrement. Pas sûr, non plus, que ce cocktail façon majorité Azur wallonne permette de surmonter le précipice qui s’est creusé entre MR et PS.