Ambiance à Molenbeek et Anderlecht, entre “soutien au terrorisme” et “ossuaires” dans les caves des CPAS

Molenbeek, son canal © Philippe Cornet
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La formation de majorité à Molenbeek et le scandale à Anderlecht alimentent une chronique régionale qui sent la poudre. L’image de la capitale est à nouveau écornée.

La Région bruxelloise peine à se trouver une majorité, sur fond de blocages à répétition, le dernier en date émanant du PS qui ne veut pas négocier avec la N-VA. Ceci n’aide certainement pas: les convulsions de la composition des coalitions communales et les révélations sur le CPAS d’Anderlecht continuent à livrer leur lot de sorties accablantes. Et désastreuses pour l’image de la capitale du pays.

“Soutien au terrorisme”

A Molenbeek, comme à Forest, l’alliance du PS avec le PTB avait déjà fait couler beaucoup d’encre. La majorité étant trop juste, un petit siège à peine, la bourgmestre Catherine Moureaux (PS) a décidé cette semaine d’ouvrir sa coalition à Molenbeek Autrement, la liste de l’ancien échevin Ahmed El Kanouss, avec qui elle avait pourtant eu des rapports plus qu’orageux lors de la législature passée. Son “expérience” aurait pesé dans la balance.

L’Open VLD dénonce cette alliance en affirmant que le nouvel allié de Catherine Moureaux a “ouvertement soutenu le terrorisme“.

Georges Dallemagne, ancien député Engagés et grand spécialiste de l’islamisme radical, appuie: “L’Open VLD a raison. El Khanouss a été le premier, le plus fervent et le plus constant soutien d’Oussama Atar, le dirigeant des attentats de Paris et Bruxelles.”

Il ajoute: “Lorsque j’ai révélé il y a trois ans le rôle de ce terroriste dans Le Clandestin de Daesh aux éditions Kennes (co écrit avec le journaliste de La Libre Christophe Lamfalussy), il m’avait traité de menteur. Je racontais notamment de manière précise et factuelle les nombreuses actions entreprises par El Khanouss pour faire libérer Atar. Les procès de Paris et Bruxelles ont confirmé le rôle de dirigeant d’Oussama Atar dans ces attaques sanglantes. El Khannouss considérait lui qu’Atar était victime de discrimination et d’islamophobie. Sa nomination comme échevin au collège de Molenbeek est une insulte à la mémoire des victimes du 22 mars 2016 et du 13 novembre 2015.”

Des “ossuaires”

A Anderlecht, un documentaire de la VRT a provoqué un séisme en révélant, via des images en caméra cachée, que le CPAS octroyait sans hésiter des largesses sociales à des personnes n’y ayant pas droit.

Merry Hermanus, ancien multi-mandataire du PS devenu franc-tireur, s’indigne: “Face à l’évidence du scandale, la réaction du bourgmestre Cumps est stupéfiante, il déclare à BX1 « Toute la lumière devra être faite sur ces dysfonctionnements ».   J’avoue en avoir été abasourdi dans la mesure où ce même bourgmestre, qui se questionne benoîtement, est institutionnellement « Le » responsable du fonctionnement du CPAS, ce que personne jusqu’ici ne souligne.”

Structurellement, dénonce-t-il, le contrôle démocratique est déficient en Région bruxelloise: “Quand, en 1988, la Région bruxelloise a été portée sur les fonts baptismaux, le cumul étant autorisé, se retrouvaient au Parlement nombre de présidents de CPAS, de bourgmestres, de municipalistes de toutes espèces.  Donc, la tutelle, le contrôle, c’était de la rigolade, tout s’arrangeait sur un coin de table, devant un bon verre ou, une tasse de café.  Le décumul n’y a rien fait dans la mesure où sur nos 165 km2, c’est toujours la même petite classe politique qui s’autocontrôle… Autrement dit qui ne se contrôle pas.”

Citant plusieurs exemples, il affirme que le cas anderlechtois est exemplatif de ce qui se passe ailleurs: “Toujours sur BX1, un élu de Vooruit a déclaré qu’il y avait à Anderlecht encore des squelettes dans le placard. Trop modeste, Il se trompe, il y a des ossuaires dans les caves de certaines communes.  Les « dysfonctionnements » sont légion, les os craquent, on marche dessus dès qu’on entre dans certaines institutions communales.”

Après cela, allez dire à Donald Trump que Bruxelles n’est pas “un enfer” comme il le déclarait en 2016, même si cela est largement exagéré. Or, qui revient à la Maison-Blanche le 20 janvier? 

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