À Bruxelles, un risque réel de shutdown budgétaire et un nouveau visage MR pour changer la donne

Drapeau bruxelles
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’inquiétude est vive au sujet de la conséquence d’un défaut de paiement dans la capitale. L’arrivée de Valentine Delwart au MR va-t-elle apaiser les négociations? Il y a urgence.

La Région bruxelloise se prépare à battre sans fierté le record de durée d’un blocage politique, fixé par le fédéral à 541 jours. L’impact concret risque de devenir majeur. “On parle d’un vrai shutdown potentiel, soulignait Yvan Verougstraete, président des Engagés, dans Le Soir ce week-end. Évidemment, tout ne va pas s’arrêter d’un coup, mais chaque mois qui passe, c’est 150 millions d’euros de dettes en plus.”

En avril/mai, les administrations devront payer les pécules de vacances à des milliers de fonctionnaires. C’est aussi à ce moment que sont versées les dotations aux communes”, précise à La Libre Frédéric De Gucht, président de l’Open VLD. “Il existe un risque réel de shutdown à partir d’avril/mai.”

Confirmation des libéraux francophones: “Toutes les banques avec qui nous avons pu discuter ont fait part du même constat”. En outre, un nouveau signal d’alarme sous la forme d’une dégradation de la note par les agences financières n’est pas à exclure.

La conséquence concrète pourrait être la difficulté de payer les fonctionnaires ou, en réalité, la nécessité de faire des choix douloureux dans les politiques menées pour y arriver. Un coup d’arrêt pour des opérateurs aussi importants que le Stib ou les sociétés de logement.

Du liant pour débloquer

Pourtant, on ne parle pas encore de déblocage des négociations à six entamées pour conclure un budget. D’autant que le président du MR, Georges-Louis Bouchez, qui a repris la main après le départ de David Leisterh, a relancé l’ambition de former un gouvernement au-delà du simple budget. 

“Je pense qu’élargir un petit peu le débat, pour être sûr de mettre de la chair sur un tableau budgétaire, ça a du sens, souligne Yvan Verougstraete. Par contre, vouloir tout à coup ouvrir 35.000 sujets supplémentaires sur lesquels on va s’écharper, franchement… Je suis plutôt de ceux qui disent ‘focalisons-nous sur le budget, on ne va pas faire une déclaration de politique régionale totale maintenant’.”

Et d’ajouter: “Je crois que la capacité des uns et des autres à s’entendre, à créer du liant et de la confiance, est un des facteurs clés de la réussite ou du blocage. Moi, j’ai l’impression d’avoir passé plus de temps à faire de la médiation qu’à faire de l’économie. Je peux juste espérer que dans les prochains jours et semaines, chacun fasse ce qu’il faut pour qu’il y ait la capacité à faire un compromis.”

Un nouveau visage au MR

L’arrivée d’un nouveau visage au MR pourrait changer la donne. Après le retrait de David Leisterh sur ses terres communales, Valentine Delwart pourrait devenir une personnalité clé de ce qui est en train de se jouer.

Plutôt discrète, là où les mâles alpha du MR font beaucoup de bruit, cette échevine à Uccle pourrait apporter ce liant dont on manque cruellement dans la capitale. Face à un Ahmed Laaouej, président du PS bruxellois, son attitude pourrait être moins frontale.

Valentine Delwart a démontré toute son intelligence politique en tant que secrétaire générale du MR. Désignée à cette fonction sous Charles Michel, c’est elle qui maîtrise bien des choses au sein du parti. Elle qui maintient l’église au milieu du village.

De là à devenir la future ministre-présidente? “Je ne suis pas là pour un poste”, coupe-t-elle lorsque L’Echo l’interroge à ce sujet. Sophie Wilmès, dont elle est proche, avance: “Quoi qu’elle choisisse, cela lui réussira. Elle ne cherche pas le poste pour la lumière, elle veut être une valeur ajoutée pour l’équipe, ce qu’elle est”. Il n’y a pas à dire, cela risque de changer la donne…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Expertise Partenaire