À Bruxelles, le PS se fait désirer, le MR lui répond
Le Bureau politique du PS Bruxellois a réitéré vendredi sa demande de voir proposée par les informateurs bruxellois du MR “une note programmatique précise rencontrant les enjeux économiques, sociaux et environnementaux” de Bruxelles.
Celle-ci doit être assortie d’une trajectoire budgétaire pluriannuelle détaillée, “ne procédant pas d’un régime d’austérité néfaste pour le corps social bruxellois”, a précisé le PS bruxellois, dans une communication diffusée via l’agence Belga. Le PS a également rappelé ses propres priorités notamment sur l’épineux dossier du logement.
Sur foi d’un rapport des contacts politiques récents du président de la Fédération bruxelloise, Ahmed Laaouej, le Bureau a été informé des premiers éléments fournis par les informateurs et “de leur souhait de vouloir d’ores et déjà acter une majorité arithmétique avec le PS et les Engagés sans que cette proposition ne s’appuie sur une rencontre approfondie et préalable avec toutes les formations politiques démocratiques représentées au Parlement bruxellois”.
Pas d’entrée en négociation
Le PS Bruxellois dit considérer, qu'”en l’absence d’orientations programmatiques sur les priorités et d’une trajectoire budgétaire précise, les éléments fournis ne constituent pas – à ce stade – une base de travail permettant de statuer sur une entrée en négociation formelle en vue de la formation d’un gouvernement régional”.
Le Bureau du Parti Socialiste a également rappelé ses principales priorités de programme, citant, en premier lieu, la régulation du marché locatif privé – “permettant de répondre à la hausse injustifiée des loyers à Bruxelles et d’y maintenir sa classe moyenne -; et le renforcement d’une politique sociale du logement permettant d’aider directement les familles les plus précaires”.
Est également mis en avant, “le maintien d’une politique d’investissements publics ambitieuse permettant de tenir les engagements climatiques régionaux”. Le PS cite expressément le renforcement et l’extension du réseau de transports publics, la rénovation des logements, des quartiers et des espaces publics “en ce compris une politique de mobilité inclusive et respectueuse des habitants”.
Autre point de programme cité dans la communication de vendredi: une stratégie de redéploiement économique qui soutient les secteurs en pénurie – comme l’HoReCa, le non-marchand et l’hospitalier, les aides à domicile, la construction – “en renforçant la formation et la qualité des conditions de travail et de rémunération des travailleuses et des travailleurs, qu’ils soient salariés ou indépendants”
Le PS insiste aussi sur son attente d’une politique de cohésion sociale à l’échelle des quartiers qui renforce la lutte contre le décrochage scolaire, contre la pauvreté; renforce la prévention de la santé et les acteurs de première ligne, et mise sur l’accès à la culture et au sport…
Enfin, le Parti Socialiste bruxellois plaide pour une politique de sécurité et prévention qui exige un refinancement des zones de police locale par l’État fédéral “pour répondre au manque de 800 policiers” et qui exige un renforcement des services dont il a la charge (Police Judiciare Fédérale; Parquet, douanes, ISI, etc).
Le PS est indispensable
A Bruxelles, comme en Wallonie, le MR et Les Engagés sont en processus de rapprochement pour tenter de constituer une majorité. Mais à Bruxelles, cela ne suffit pas, côté francophone. Ces deux formations excluent d’emblée de travailler avec le PTB. Semblant privilégier une formule à trois, côté francophone, elles privilégient la seule qui apparaît dès lors possible: avec le PS.
Mais jusqu’à présent, cela se fait à pas feutrés et dans la discrétion. Le président de la Régionale du MR David Leisterh, ainsi que le président du parti, Georges-Louis Bouchez ont entamé une mission d’information en tant que responsables de la formation sortie en tête du scrutin régional le 9 juin.
Dans les couloirs du PS, on indiquait vendredi qu’Ahmed Laaouej s’est jusqu’ici vu transmettre un document en trois pages dont deux consacrées au volet budgétaire et une à des objectifs globaux.
Côté néerlandophone, l’entrée dans la majorité de la Team Fouad Ahidar, deuxième du scrutin avec 3 sièges – derrière Groen et ses 4 sièges-, est actuellement écartée, pas tant par la formatrice Elke Van den Brandt que par d’autres acteurs qui auraient pu ou pourraient entrer en ligne de compte pour une tripartite, à savoir, l’Open Vld, Vooruit, et la N-VA. Depuis jeudi, on sait que la cheffe de file de Groen a décidé de poursuivre ses contacts avec l’Open Vld, Vooruit et le CD&V pour tenter de constituer une majorité à quatre (de 9 sièges sur 17).
On est donc, au stade actuel, encore loin d’une négociation de coalition multilatérale entre formations francophones et néerlandophones.
Le MR répond au PS
“Suite aux dernières prises de position du PS bruxellois, nous soulignons l’importance d’être à table pour discuter. Le MR souhaite rappeler en outre qu’il a indiqué clairement en campagne ne jamais gouverner avec l’extrême gauche ou l’extrême droite“, a réagi David Leisterh, président du MR bruxellois, par communiqué. “Le MR confirme au PS que nous ne recevrons en aucun cas le PTB.”
“Nous attendons donc de la part du PS, dans le respect des résultats électoraux, de démontrer sa volonté réelle de répondre aux urgences bruxelloises, ajoute le négociateur libéral. Toute autre attitude serait dilatoire. Nous organiserons en conséquence une réunion de la seule coalition arithmétiquement possible à ce stade du côté francophone (MR-PS-Engagés) dans le but d’établir un accord de gouvernement ambitieux et répondant aux préoccupations exprimées par les électeurs bruxellois. Il revient à chacun d’assumer ses responsabilités dans l’intérêt des Bruxelloises et des Bruxellois. Nous le faisons.”
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