La Commission européenne a annoncé vendredi qu’elle réévaluera « le plus tôt possible » l’interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur thermique prévue pour 2035.
Initialement programmé pour 2026, ce réexamen est avancé sous la pression d’industriels confrontés à des ventes électriques en berne, à la concurrence chinoise et à la chute de leurs marges.
Les constructeurs obtiennent une oreille attentive
Ursula von der Leyen a réuni à Bruxelles les patrons de Renault, Stellantis, BMW et Mercedes dans le cadre du « dialogue stratégique » sur l’avenir de l’automobile européenne. L’occasion pour les dirigeants de plaider une plus grande flexibilité dans la mise en œuvre du Pacte vert. « Une réglementation rigide en matière de CO2 menace la compétitivité », a averti le chancelier allemand Friedrich Merz depuis le salon auto de Munich.
Pressions contraires
Les industriels réclament un assouplissement, tandis que 150 entreprises de la filière électrique ont exhorté Bruxelles à « tenir bon » sur la date-butoir de 2035, jugée indispensable pour atteindre les objectifs climatiques. Le transport routier pèse en effet plus de 20 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE, qui vise une réduction de 90 % d’ici 2040.
Un virage pro-business assumé
Dans ce contexte, Ursula von der Leyen met en avant l’idée de développer en Europe des véhicules électriques « abordables et compacts », un segment où les constructeurs chinois s’imposent déjà. Cette relance du débat illustre le virage pro-business actuel de l’Union, marquée par une révision de plusieurs mesures environnementales du précédent mandat.