L’Open VLD bruxellois a repoussé mardi la proposition pour Bruxelles faite lundi par Yvan Verougstraete, estimant qu’elle ne pouvait servir de base à l’ouverture de négociations gouvernementales à la Région.
Lors d’une conférence de presse, le négociateur Frédéric De Gucht a pointé deux écueils dans la proposition du président des Engagés: la prise en compte insuffisante des priorités politiques de l’Open VLD pour la capitale, et l’absence de la N-VA dans la coalition proposée. Tout en remerciant le facilitateur pour ses efforts, M. De Gucht estime que ceux-ci ont débouché sur un “résultat surréaliste dont Magritte serait jaloux et qui ferait pâlir Kafka”, a-t-il commenté.
“Soit nos exigences sont prises au sérieux, soit ce sera sans nous. Nous ne sommes pas incontournables pour former une majorité”, a indiqué le libéral. “Pour nous, il n’y a pas de base pour aller à la table des négociations”.
N-VA
Le candidat à la présidence du parti libéral flamand pointe deux écueils dans la solution d’Yvan Verougstraete: la prise en compte insuffisante des priorités politiques de l’Open VLD pour la capitale (réduction du nombre de fonctionnaires, baisse de la fiscalité, propreté et sécurité), et l’absence de la N-VA dans la coalition proposée.
Vu l’ampleur des défis régionaux, ceux-ci ne pourront être relevés sans la collaboration pleine et entière du gouvernement fédéral, raison pour laquelle la N-VA doit impérativement être associée à la future majorité bruxelloise, juge M. De Gucht. L’Open Vld de son côté ne fait pas partie de la majorité fédérale.
“Avoir quatre des cinq partis (de la coalition fédérale) dans la majorité bruxelloise n’est pas suffisant. Ce n’est pas à moi de dire comment la N-VA doit participer, mais la N-VA doit aussi donner des garanties sur papier”, a-t-il insisté.
Blocage
Après deux semaines de consultations, le facilitateur Yvan Verougstraete a proposé lundi de former une majorité bruxelloise avec sept partis (MR-Engagés-PS-Groen-Vooruit-CD&V et Open VLD), sans la N-VA donc. Pour renforcer la présence flamande au sein de l’exécutif, il a suggéré que le MR cède son poste de secrétaire d’Etat au CD&V et que le PS abandonne le sien au profit d’une personnalité de la société civile proche du monde de l’entreprise.
La proposition du facilitateur a été accueillie favorablement par le MR mais aussi le PS qui, par la voix d’Ahmed Laaouej, s’est dit prêt à entamer des discussions à sept partis.
Interrogé pour savoir s’il était disposé à endosser un quelconque rôle pour sortir de l’impasse politique qui dure depuis près de 15 mois maintenant, M. De Gucht n’a pas fermé la porte. “Si les autres partis estiment que l’on doit reprendre le témoin, nous n’esquiverons pas notre responsabilité”, a-t-il conclu.
Réaction de Verougstraete
L’ex-facilitateur bruxellois Yvan Vergoustraete (Engagés) a déploré mardi le refus de l’Open VLD d’entamer des négociations gouvernementales sur base de sa proposition de majorité à sept partis, sans la N-VA.
“Le VLD demande du fond mais refuse de se mettre à table pour négocier sur le fond. Personne ne comprend”, a commenté mardi le président du parti centriste. “Six partis sur sept se sont mis d’accord, le septième refuse, prenant le risque de geler à nouveau la situation des semaines, voire des mois encore”, a-t-il ajouté. “C’est une décision qui va à l’encontre de l’intérêt général, de l’intérêt des Bruxelloises et des Bruxellois”.
Tant Ans Persoons (Vooruit) que Benjamin Dalle (CD&V) ont aussi vivement critiqué, mardi soir, la décision de l’Open VLD de ne pas s’asseoir à la table des négociations en vue de la formation d’un gouvernement bruxellois.
“Une personne qui, depuis des mois, appelle à s’asseoir à la table des négociations, à discuter du fond, à mettre de l’ordre dans le budget, et qui maintenant plonge Bruxelles encore plus profondément dans le gouffre. C’est du Kafka”, a déploré Ans Persoons. Selon la socialiste, Bruxelles avait besoin non pas demain, mais hier déjà, d’un gouvernement à part entière capable de réformer, d’économiser et de mener une politique énergique. “Nous avons déjà perdu 15 mois à cause de plans de carrière personnels et d’intérêts partisans qui priment sur les intérêts de Bruxelles”, a-t-elle ajouté en remerciant “chaleureusement Yvan Verougstraete pour son dynamisme positif et son approche sérieuse. Dans l’intérêt de Bruxelles, ce travail ne doit pas être perdu.”
Son de cloche identique du côté du CD&V où Benjamin Dalle souligne “les bases solides” posées par l’ex-facilitateur “pour un projet ambitieux de gouvernement bruxellois, associé à des efforts budgétaires et à des réformes structurelles nécessaires”.