Barbara Trachte (Ecolo): “Notre défi, c’est les toutes petites entreprises”

Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Les PME ont rarement les moyens d’anticiper pleinement les risques sociaux et environnementaux. La secrétaire d’Etat bruxelloise à la Transition économique, Barbara Trachte (Ecolo) veut les aider à atteindre les objectifs en ces domaines. Cela les rendra plus résilientes et leur permettra de saisir les opportunités de la transition, dit-elle lors d’un entretien pour l’émission Trends Talk (Canal Z).

Les crises successives de ces dernières années ont montré l’impressionnante résilience des entreprises belges. Elles ont résisté aux aléas, bien entendu grâce aux aides publiques, mais aussi parce que nombre d’entre elles ont revu leur chaîne d’approvisionnement et leurs processus de production, afin de réduire leurs coûts et leurs risques. Faut-il donc des crises pour accélérer des stratégies, pourtant souvent évoquées par le passé ? «Je ne souhaite évidemment pas des crises mais ces périodes convainquent de la nécessité d’être plus résilients», dit Barbara Trachte qui rappelle que le gouvernement régional avait fixé des objectifs en ce sens avant le covid-19.

Pour accélérer les choses maintenant, la région bruxelloise met à disposition des outils de financement ainsi que des conseils techniques, sur les adaptations à réaliser pour « être plus résilientes et saisir les opportunités de la transition ». « Les grandes entreprises y réfléchissent, elles ont du personnel dédicacé pour cela, explique la secrétaire d’Etat. Le grand défi pour nous, c’est les petites entreprises et elles sont très nombreuses à Bruxelles. » Ce travail d’accompagnement sera mené par les pouvoirs publics mais aussi, poursuit-elle, par l’UCM, l’Unizo, les réseaux d’entreprise, les associations de commerçants, les comptables etc.

La résilience, c’est aussi sans doute la relocalisation d’une partie de l’industrie en Europe. « Bruxelles doit faire sa part, nous avons une économie tellement consacrée aux services qu’elle en devient fragile, estime Barbara Trachte. Nous avons besoin de davantage d’activités productives. Mais dans un territoire aussi restreint, nos ressources ne pourront être que les déchets et donc l’économie circulaire. Nous avons la chance d’avoir une population très jeune, des universités et des personnes qui arrivent avec des idées parfois un peu dingues mais qu’ils mettent en application. » Elle cite la fabrication de briques à partir de terres d’excavation ou des blocs isolants avec du marc de café.

Le revers de la médaille, c’est souvent le prix des biens plus respectueux de l’environnement ou des droits des travailleurs. « Que des vêtements ou des aliments produits dans des conditions indignes soient si accessibles, c’est injuste, dit Barbara Trachte. Ce n’est bon ni pour les droits sociaux des gens qui produisent ces biens, ni pour l’environnement et ce n’est même pas résilient. »

L’entretien de 30 minutes sera diffusé en boucle sur Canal Z durant tout le weekend.

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