Attention: la dépendance stratégique de la Belgique à l’égard de la Chine est limitée, mais elle augmente
Une étude du Bureau du Plan met en évidence notre dépendance trop importante à l’égard des pays hors-UE pour un nombre limité de produits. Rompre ce lien ne serait pas trop dommageable: un coût de 4 milliards. Il est encore temps. Mais attention, aussi, à la dépendance indirecte.
Le constat vaut une mise en garde: “La Belgique est fortement dépendante de pays hors-UE pour les importations et les exportations d’un nombre très limité de biens stratégiques.” Cette affirmation émane d’une étude du Bureau du Plan, qui évalue la dépendance de notre pays à l’encontre des produits émanant de pays hors de l’Union européenne.
“Selon les résultats de l’étude, la Belgique peut être considérée comme fortement dépendante de pays hors-UE pour 5 à 6% des plus de 9000 biens qu’elle importe, souligne le Bureau du Plan. Cela représente environ 4% de la valeur totale de ses importations.” Une dépendnace “acceptable”, mais qui cache des dangers réels.
Attention aux biens stratégiques
Si l’on se focalise sur les biens stratégiques, le constat est le suivant: “La part de biens à forte dépendance tombe à 1-2% du nombre total de biens importés. Pour les importations de ces biens stratégiques, la Belgique est nettement plus dépendante des États-Unis que de la Chine. Toutefois, la dépendance à l’égard des États-Unis pour les biens stratégiques diminue, tandis que celle à l’égard de la Chine augmente.”
C’est là le point d’attention: notre dépendance augmente à l’égard de la Chine. “Parmi les 9000 biens importés par la Belgique, l’étude identifie 81 biens stratégiques pour lesquels la dépendance à l’importation est persistante, précise le Bureau du Plan. Il s’agit principalement de produits chimiques et de métaux.”
Attention, aussi, à une dépendance larvée à l’égards de la Chine, à travers les liens des entreprises belges avec l’étranger au sein des chaînes d’approvisionnement internationales. “L’étude montre que cette dépendance indirecte est particulièrement importante à l’égard de la Chine, aussi bien pour les importations que pour les exportations. Cela concerne des secteurs d’activité majeurs comme la fabrication de produits informatiques et électroniques ou la fabrication de véhicules automobiles.”
Rompre coûterait 4 milliards
Est-il encore temps de mettre un terme à ce risque? “Une rupture des importations entraînerait une perte totale d’un peu plus de 4 milliards d’euros de valeur ajoutée (ou 2% de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière) en Belgique, souligne l’étude. Avec un milliard d’euros, la perte de valeur ajoutée à la suite d’une rupture des exportations de ces biens serait plus limitée (0,5%).”
Dans le contexte délicat actuel, est-on en mesure de faire ce choix stratégique?
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