Attention à une confrontation entre industrie et agriculture: la mise en garde de De Wever

Bart De Wever
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Alors que les tracteurs bloquent le port d’Anvers, le bourgmestre et président de la N-VA met le doigt sur un risque majeur. Car l’industrie belge, elle aussi, titre la sonnette d’alarme.

Les agriculteurs poursuivent leur contestation et leurs tracteurs bloquent ce mardi plusieurs accès au port d’Anvers. C’est une façon de faire pression sur le monde politique, alors que les négociations pour sortir de la crise accouchent de progrès insuffisants à leurs yeux.

Mais c’est aussi une façon de s’en prendre au gouvernement flamand et la N-VA en particulier, avec lesquels les agriculteurs flamands ont un contentieux. Les agriculteurs réclament notamment que le gouvernement du nationaliste Jan Jambon cesse d’acheter des terres agricoles pour les reboiser, et qu’il assouplisse les transformations imposées par le décret azote, objet d’une fronde continue depuis des mois.

Voté la semaine dernière, ce texte impose aux agriculteurs de Flandre belge de réduire les émissions d’azote de leurs exploitations à 0,025 % d’ici à 2030. Les agriculteurs protestent notamment contre le fait qu’on “ne demande pas la même chose à l’industrie”.

L’appel de De Wever

Les responsables nationalistes s’irritent de ces actions contre le port d’Anvers. Annick De Ridder (N-VA), en charge du port, s’emportait ce mardi matin: “L’appel à fermer les routes d’accès vers et depuis le port d’Anvers est totalement inacceptable. La fermeture des infrastructures publiques et des entreprises ne relève pas de l’exercice du droit de manifester.”

Bart De Wever, bourgmestre d’Anvers et président du parti, met plus fondamentalement en garde: “Nous ne nous rendons pas assez compte que l’avenir de notre industrie est lui aussi sous forte pression. La production de l’industrie belge s’est effondrée l’année passée de 5,2%. Notre économie en dépend, ainsi que les revenus de centaines de milliers de famille.”

Et Bart De Wever d’ajouter: “Il est particulièrement tragique que certains essaient de nourrir une fausse opposition entre industrie et agriculture. Un modèle conflictuel avec des blocages routiers ne mènera qu’à une perte de prospérité pour tout le monde. Ne tombons pas dans ce piège.”

“Un krach silencieux”

Le risque d’une détérioration de la prospérité flamande est au coeur de la campagne électorale de la N-VA. Les industriels, quant à eux, mettent en garde contre la dégrédation de la compétitivité belge, un coût de l’énergie et des salaires non compétitif, ainsi qu’un cadre légal n’offrant pas assez de visibilité.

L’économiste Geert Noels affirmait dans Trends Tendances, fin 2023, que ce “krach silencieux” est une des menaces les plus importantes qui plane sur la Belgique.

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