Allemagne, Belgique… l’inflation rebondit, quid pour la BCE ?
Avec des chiffres d’inflation en hausse dans certains pays européens, la vision à long terme sur les taux d’intérêt devient plus floue. La baisse des taux en juin ne serait pas en danger, mais elle pourrait bien être la seule pour l’instant.
L’inflation continue d’augmenter en Belgique, affichant 3,37% en avril. En Allemagne, première puissance économique de la zone euro, elle a fait du surplace lors du mois écoulé : 2,2%. Alors que les spécialistes s’attendaient à une baisse. L’indice des prix harmonisé à échelle européenne est quant à lui en hausse, à 2,4%, contre 2,3% en mars. Là aussi, c’est plus que les estimations.
“La tendance désinflationniste en Allemagne a pris fin, les prix de l’énergie et des denrées alimentaires ayant compensé les effets modérateurs des transports et des communications sur l’inflation en avril”, en déduit ING dans un rapport, soulignant que les chiffres montrent que l’inflation est résistante.
Et l’inflation allemande devrait continuer à augmenter. Pour le mois prochain, les économistes d’ING s’attendent même à un chiffre de jusqu’à 3%. “En fait, au cours des prochains mois, l’inflation sera déterminée par deux facteurs opposés : l’impact toujours retardé du resserrement de la politique monétaire et, en même temps, des effets de base moins favorables, des frictions dans la chaîne d’approvisionnement en raison des tensions au Moyen-Orient ainsi que l’amélioration cyclique de l’économie allemande”, notent-ils.
Baisse en juin, mais après ?
Là où cela devient intéressant, c’est que l’inflation allemande a un impact sur la politique monétaire de la BCE. Ce rebond d’inflation ne devrait pas dissuader la Banque centrale de baisser les taux en juin, estime ING. Cette dernière, prévue par le marché depuis des mois, est quasi inscrite dans le marbre. Mais à plus long terme, la vision se brouille et il est difficile de présager quand pourrait avoir lieu la (ou les) prochaine baisse.
“L’augmentation de l’inflation globale en Allemagne aujourd’hui nous rappelle à quel point il sera difficile pour la Banque centrale européenne de ramener durablement l’inflation à 2%. Au-delà du mois de juin, la voie à suivre par la Banque est loin d’être claire. La récente ré-accélération de l’inflation aux États-Unis aura également ravivé les inquiétudes concernant l’inflation dans la zone euro, du moins chez certains faucons de la BCE. L’augmentation récente des prix du pétrole, ainsi que l’affaiblissement du taux de change de l’euro, pourraient facilement faire repasser les projections d’inflation de la BCE pour 2025 au-dessus de 2%, ce qui affaiblirait les arguments en faveur d’une réduction des taux au-delà de la réunion de juin”, décrivent les experts.
Il faudra donc attendre les données, de mois en mois, pour voir plus clair dans la trajectoire de l’inflation et les prévisions des taux de la BCE.
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