Agences de paris: les effets pervers d’un élargissement des contrôles
L’UPAP, Union Professionnelle des Agences de Paris, tire la sonnette d’alarme sur de possibles, mais importantes pertes d’emploi dans le secteur des agences de paris si l’élargissement du système de contrôle EPIS y était appliqué.
Au départ, le système de contrôle EPIS (Excluded Person Information System) était destiné aux casinos et aux salles de jeux. Un système qui consiste à contrôler l’identité des joueurs afin de vérifier qu’ils ne sont pas, soit mineurs, soit interdits de jeu. L’objectif étant simple : protéger ces usagers plus “faibles” face aux jeux d’argent.
Aujourd’hui, un projet de loi prévoit d’appliquer ce contrôle aux agences de paris, or pour l’UPAP (Union Professionnelle des Agences de Paris), cette mesure aurait de lourdes conséquences pour le secteur. Cet élargissement du contrôle EPIS reviendra à obliger toute personne, poussant la porte de ce type de commerce, à présenter sa carte d’identité. Une mesure que l’UPAP juge disproportionnée et discriminatoire.
Disproportionnée car bien souvent les paris faits en agences portent sur de petites sommes d’argent, de l’ordre d’un peu moins d’une dizaine d’euros. “Aujourd’hui, à l’heure du “tout internet”, les agences font partie des derniers commerces de proximité. Elles brassent des citoyens de tout horizon, des personnes adultes de tout âge et souvent d’un même quartier, mus par un même engouement pour le sport (le jeu récréationnel et ludique). Les agences de paris sont des lieux de vie où le contrôle social est effectif. Les mises moyennes sont de 5 à 6 euros par ticket, soit moins que le prix d’une place de cinéma” souligne leur communiqué de presse.
Discriminatoire car les autres commerces, tels les librairies ou les bars, qui vendent des billets de la Loterie Nationale ou des tickets de jeu à gratter, ne seraient pas soumis à cet élargissement du contrôle. Or les agences de paris ne peuvent “vendre” que des paris et n’ont pas la possibilité de compenser les pertes occasionnées par la vente d’autres produits tels des alcools, des journaux ou livres et autres.
De plus, l’UPAP estime, études à l’appui, qu’une telle mesure ferait baisser le chiffre d’affaires des agences d’environ 40%, une baisse qui causerait la perte d’environ 400 emplois (directs ou indirects).
Outre les pertes d’emplois, l’UPAP craint que ce type de mesure favorise le retour des bookmakers clandestins ; “ces intermédiaires peu recommandables causent de nombreux troubles à l’ordre public et déploient une économie parallèle et néfaste aux joueurs, et qui échappera complètement au cycle de l’économie réelle et régulée” selon le communiqué de l’UPAP. En effet, seule la personne qui vient déposer un pari en agence est contrôler mais celle-ci peut parier pour d’autres personnes…
Ces effets néfastes font regretter à l’Union Professionnelle des Agences de Paris de ne pas avoir été consulté par le gouvernement afin de pouvoir apporter à ce projet son soutien, et son expertise de la réalité du terrain. Et de conclure que si la mesure de contrôle en vue de protéger est plus que louable, elle pourrait éventuellement s’appliquer aux mises supérieures à 200 euros car de tels montants peuvent uniquement être engagés en agences et non pas en librairies. Ce qui rétablirait peut être un certain équilibre.
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