Activer les chômeurs: l’enjeu prioritaire qui divise en Wallonie et à Bruxelles
Willy Borsus, ministre wallon de l’Economie, reconnaît l’échec de son gouvernement en matière d’emploi. L’activation doit être renforcée. Son collègue bruxellois Bernard Clerfayt conteste la méthode.
C’est un constat d’échec. Et une volonté d’aller de l’avant. Dans un entretien accordé à L’Echo, le ministre wallon de l’Economie, Willy Borsus (MR), reconnaît que la Wallonie n’atteindra pas ses objectifs en matière d’emploi, pour cette législature.
“On doit continuer à travailler fortement les mesures destinées à activer le marché du travail, dit-il. L’activation des demandeurs d’emploi, c’est la priorité de la Wallonie. Cela reste un chantier largement ouvert.”
Sanctions à la clé
La clé, c’est un accompagnement renforcé des chômeurs, donc, mais qui ne doit pas oublier les sanctions. “Lorsque le demandeur d’emploi refuse un emploi considéré comme convenable ou lorsqu’il refuse de s’inscrire dans une formation considérée comme adaptée par rapport à sa situation, s’il y a deux refus, il faut une sanction. Le but n’est pas de sanctionner pour sanctionner, mais la sanction doit être effective. A titre personnel, je suis favorable à ce que les indemnités de chômage soient limitées dans le temps.”
Socialistes et écologistes rechignent à durcir la politique en ce sens.
Ce débat fera partie des prochaines négociations gouvernementales, souligne Willy Borsus. Avec le PS? Il se dit, à cet égard, satisfait de la cohabitation avec les socialistes. “Elle a permis un certain nombre d’ouvertures. Le message porté au Forem avec Elio Di Rupo il y a trois semaines s’accompagnait d’une obligation de résultats.”
C’est dit. Une éventuelle majorité avec le PS sous l’égide de Thomas Dermine, par exemple, et avec les Engagés, pourrait aller dans ce sens. Spéculation, bien sûr.
“Pas la bonne méthode”
Bernard Clerfayt (DéFI), ministre bruxellois de l’Emploi, ne salue pas l’idée d’une telle activation. “Willy Borsus veut renforcer l’activation des chercheurs d’emploi en Wallonie. Si nous sommes d’accord sur le principe, je ne peux pas le suivre sur la méthode !”, dit-il.
Et d’ajouter: “La sanction pour la sanction n’a aucun intérêt. Je ne crois pas non plus à l’obligation d’accepter un emploi « à tout prix ». Par contre, je crois à l’obligation de se former dans un domaine qu’on aime. Le bilan de compétences que nous venons de lancer est là pour ça. Identifier ses forces et ses points d’amélioration pour accéder à l’emploi.”
C’est la méthode suivie à Bruxelles, qui porte quelques fruits, mais le défi reste là aussi immense. Et le MR y portera le même message.
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