Après des années de tergiversation, le premier projet de ce type voit le jour à Gand où 34 maisons pourront être achetées par des particuliers, le terrain sur lequel elles seront édifiées restant propriété de la société de logements sociaux WoninGent.
Considérer le sol comme un bien commun, tel est le concept de base de Community Land Trust (CLT), un modèle né dans les années 1970 aux Etats-Unis de la rencontre entre un activiste blanc pour la paix (Robert Swann) et Slater King, un cousin de Martin Luther King actif dans les mouvements pour les droits civiques. Séparer la propriété du sol de celle du bâtiment construit dessus devrait, selon eux, permettre aux familles à revenus modestes d’accéder également à la propriété dans la mesure où le terrain serait en quelque sorte gratuit. Importé en Europe il y a plusieurs années déjà, ce modèle n’a pas vraiment décollé.
Dans le nord du pays, des études de faisabilité sont en cours depuis une douzaine d’années déjà et le terrain nécessaire au projet gantois était réservé depuis 2015. Il aura toutefois fallu attendre ce 8 octobre pour que soit posée, en primeur pour la Flandre, la première pierre d’un projet de construction de 34 logements, dotés soit d’un jardin, soit d’une terrasse, qui devrait être terminé en 2024. Les occupants seront propriétaires de leur logement qu’ils peuvent transformer ou revendre s’ils le souhaitent. Ayant acquis leur logement à un prix abordable, ils s’engagent toutefois à le revendre à un prix abordable. Ils doivent également l’occuper eux-mêmes, toute location étant interdite. “Du véritable travail de pionnier”, soupire Marc Heughebaert, président de WoninGent. Ce qui constitue une primeur pour la Flandre est toutefois à Bruxelles une réalité depuis de nombreuses années déjà. Lancé en 2014, Community Land Trust Brussels totalise en effet à ce jour 104 familles logées sur des terrains qui appartiennent à l’association.
