Accord sur le budget fédéral 2024, grâce à un effort de 1,7 milliard d’euros
Le gouvernement fédéral, réuni en comité restreint, a trouvé lundi, en début de soirée, un accord entre partenaires de la coalition Vivaldi pour boucler le budget 2024.
La réunion du “kern” était suspendue depuis quelques heures en raison d’un différend sur les flexi-jobs qui a été résolu en étendant le régime à douze nouveaux secteurs (de dix à 22), selon le cabinet du Premier ministre Alexander De Croo.
Les socialistes et, dans une certaine mesure, les écologistes d’un côté et les libéraux de l’autre ne parvenaient pas à s’entendre sur une extension du régime des flexi-jobs réclamée à droite. Un compromis a finalement été trouvé et une conférence de presse annoncé pour 18h45.
Selon le cabinet du Premier ministre, l’accord budgétaire porte sur un effort de 1,7 milliard d’euros (couvrant également 500 millions de demandes supplémentaires) en respectant la règle des 3/3 (réduction des dépenses, nouvelles recettes et divers). Cela conduira à une réduction en conséquence du déficit fédéral à 2,9% et à une amélioration nette du solde budgétaire de 1,2 milliard d’euros.
Recettes nouvelles
Parmi les recettes nouvelles figurent une taxe bancaire couplée à davantage de stimulation de la concurrence (censée rapporter 150 millions d’euros), une augmentation des accises sur le tabac (50 millions escomptés) et une augmentation de la taxe caïman, qui vise à lutter contre l’évasion fiscale (13 millions).
Au chapitre des divers, le “kern” a décidé de revoir à la hausse de 220 millions d’euros le dividende versé par le bancassureur public Belfius.
Politiques nouvelles
Quant aux politiques nouvelles, qui seront compensées à 100%, selon le cabinet de M. De Croo (Open Vld), elles s’articulent autour d’une augmentation des moyens pour l’asile, d’une augmentation du salaire minimum à partir du 1er avril2024 avec réduction charges employeurs/és, l’octroi de budgets supplémentaires pour la sécurité (combat contre la drogue, fonds de sécurité routière, hélicoptères, opérateur de télécom Astrid dédié aux services de secours et de sécurité en Belgique).
Sont également prévus, une réduction structurelle de la TVA sur la démolition et la reconstruction (ciblée sur les maisons individuelles d’une surface maximale de 200m2.), des moyens pour les centres de prise en charge des violences sexuelles et l’instauration d’un service citoyen.
Flexijobs
Sur les flexijobs, l’accord entre les sept partis de la Vivaldi prévoit l’extension du régime à douze nouveaux secteurs – de dix à 22), dont la garde d’enfants, l’enseignement, l’alimentation, le secteur automobile, le sport et la culture (dans le public), l’agriculture, le secteur de l’événementiel et l’immobilier.
Ceci s’ajoutant aux flexijobs déjà existants (horeca, boulangers, bouchers, supermarchés, coiffeurs, sports…) Plus de 120.000 personnes ont déjà eu recours au régime des flexijobs, a rappelé le cabinet du Premier ministre.
Parallèlement, le statut des flexi-jobistes sera amélioré, notamment par une augmentation du salaire, et la cotisation patronale augmentée à 28%.
La FEB regrette que les “vrais problèmes” budgétaires n’aient pas été abordés
“L’élaboration du budget s’est faite principalement dans le souci de donner à chaque parti son trophée et de ne pas impacter les électeurs”, a déploré l’organisation patronale par voie de communiqué.
Aux yeux de la FEB, le gouvernement a fait l’impasse sur les “vrais problèmes”, “à savoir les fissures de plus en plus importantes dans le tissu économique”, citant notamment la perte du pouvoir d’achat et la pression sur la balance commerciale.
“Les conséquences en reviendront comme un boomerang en 2025, bien plus lourdes. Il est dès lors préférable de se concentrer sur la politique de relance et les réformes structurelles qui seront absolument nécessaires à partir de cette date”, a plaidé l’organisation patronale.