65.000 emplois créés par le gouvernement Michel, vraiment ?

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Depuis octobre 2014, la Belgique aurait créé 65.000 emplois. Résultat de la politique du gouvernement ou effet mécanique de la croissance mondiale ? En fait, un peu des deux…

Info ou intox ? Voici quelques jours, le gouvernement Michel se réjouissait d’avoir créé près de 65.000 emplois (64.700 emplois créés depuis octobre 2014, selon les chiffres de l’Institut des comptes nationaux). Une médaille pour le gouvernement ? Non, rétorque l’opposition qui rappelle que “le Bureau du Plan prévoyait en 2014 qu’à politique inchangée 65.900 emplois seraient créés en 2016. Le gouvernement Michel en a créé 1.000 de moins”. Qui a tort, qui a raison ? Est-ce que les créations d’emplois sont le fait du redémarrage de l’économie européenne, ou de la politique du gouvernement ?

“La question est toujours compliquée, parce que dans une économie ouverte comme la nôtre, une partie de l’activité, et donc de l’emploi, repose sur des éléments que le gouvernement ne maîtrise pas”, observe Philippe Ledent, économiste en chef d’ING Belgique. L’économie belge est en effet tirée en partie par l’activité des pays voisins et surtout celle de l’Allemagne. Toutefois, la croissance allemande est actuellement davantage soutenue par la demande intérieure que par les exportations. Or, si les entreprises belges sont liées à l’Allemagne, c’est parce qu’elles fournissent des biens intermédiaires aux grands exportateurs allemands.

Locomotive allemande et moteur belge

Il existe donc aussi des éléments moteurs internes à notre économie qui expliquent ce redémarrage. “D’après notre taux de croissance (1,3 % cette année estimé par la BNB, Ndlr), nous ne devrions créer ‘que’ 7 à 8.000 emplois par trimestre, estime Philippe Ledent. Or nous sommes plutôt dans le fourchette haute, entre 9.000 et 12.000.”

” Depuis 2015, le revenu disponible des ménages a augmenté dans notre pays “, constate Philippe Ledent. Ces gains de pouvoir d’achat se traduisent pas une progression de la consommation intérieure, qui elle-même pousse à la création d’emplois. Est-ce un effet du tax shift ? En partie. La BNB avait estimé en février que la réforme fiscale allait permettre de créer 65.000 emplois en cinq ans. Parmi les mesures qui doperaient le plus l’emploi, il semblerait que les exonérations de charges sociales pour le premier emploi semblent avoir un impact particulier.

Locomotive allemande et moteur belge, la banque nationale confirme le diagnostic d’une reprise économique riche en emplois : elle table désormais sur 140.000 nouveaux jobs entre 2016 et 2018.

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