Alors que le leasing privé séduit de plus en plus de conducteurs aux Pays-Bas, la Belgique reste à la traîne, selon Renta, la fédération belge des sociétés de leasing et de location. Pourquoi ce modèle de location longue durée peine-t-il à convaincre les Belges?
Pouvoir conduire une voiture neuve sans passer par un crédit bancaire, c’est la promesse du leasing privé. Ce type de contrat permet en effet d’utiliser une voiture sans en être propriétaire via un loyer mensuel fixe. Et pourtant, malgré un potentiel évident, ce mode de financement ne semble pas décoller: seuls 13.200 véhicules sont actuellement concernés dans notre pays, selon la fédération Renta. Décryptage en 5 points.
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Un marché à la traîne
Dans le cadre d’une nouvelle étude réalisée le 31 mars 2025, Renta a voulu savoir quel était le rapport entre le nombre de véhicules en leasing privé et le nombre total de véhicules en location longue durée. Les résultats ont été pour le moins révélateurs: sur un total de 489.801 voitures en location longue durée, seuls 13.200 étaient loués à des particuliers. Soit à peine 2,7%. Une preuve supplémentaire que le marché belge de la location de voitures reste majoritairement orienté B2B, et qu’il s’adresse avant tout aux entreprises.
« Quand on sait qu’aux Pays-Bas, le leasing privé compte 248.000 voitures en circulation, on se rend compte que le potentiel belge reste très peu exploité », estime Renta dans un communiqué. Mais comment expliquer ce retard?
1. Méconnaissance de la formule
L’un des principaux obstacles à la conclusion de ce type de contrats en Belgique est la méconnaissance des avantages de la formule. Les conducteurs ne perçoivent souvent que les inconvénients et ont à tort l’impression qu’ils vont y perdre de l’argent.
Par ailleurs, beaucoup confondent encore le leasing privé et le crédit ballon, deux options similaires mais pourtant si différentes. Un crédit-ballon est une forme de prêt auto, qui vous permet d’acheter le véhicule via des mensualités. Vous en êtes donc le propriétaire dès le départ. À l’inverse, dans le cas d’un leasing privé, la voiture ne vous appartient pas (et ne vous appartiendra sans doute jamais). Elle reste la propriété de la société de leasing ou du constructeur avec lequel vous avez conclu un contrat de location.
2. Obligations financières
Les Belges ont souvent l’impression que cette formule est plus chère. Et il est vrai qu’en cas d’amendes, d’accidents ou de résiliation anticipée du contrat, des frais supplémentaires peuvent s’ajouter. Mais il ne faut pas perdre de vue que le prix d’achat d’un véhicule implique lui aussi de nombreux frais: carburant, assurance, entretiens, contrôles techniques, taxe de mise en circulation et taxe de circulation.
Donc même si le montant mensuel d’un leasing privé peut sembler élevé à première vue, il inclut l’ensemble de ces coûts (à l’exception du carburant). De quoi en faire une solution plus transparente et prévisible sur le plan budgétaire.
3. Ne pas être propriétaire de son véhicule
On ne le répétera jamais assez: les Belges ont une brique dans le ventre. Ils préfèrent, dans la plupart des cas, être propriétaire. Et c’est aussi le cas pour leur voiture. Mais contrairement à un bien immobilier, qui prend de la valeur avec le temps, une voiture en perd dès qu’elle sort du garage.
4. Kilométrage fixe
Dans le cadre d’un leasing privé, le kilométrage annuel à ne pas dépasser est défini à l’avance. Les mensualités sont donc calculées sur base de cette estimation. Après un an, les kilomètres réellement parcourus sont enregistrés. Cela signifie donc que si vous dépassez cette limite, vous devrez payer des frais. Et la facture mensuelle sera ajustée à la hausse. Mais l’inverse est également vrai: si vous ne dépasser jamais la limite, vos mensualités pourraient être revues à la baisse.
5. Concurrence d’autres formules
On vous parlait du crédit-ballon, qui est une option envisageable si on n’a pas les moyens d’acheter tout de suite, et qu’on ne souhaite pas s’endetter. Mais c’est surtout la voiture de société qui demeure le plus grand concurrent du contrat de leasing privé. Après tout, pourquoi louer une voiture si notre entreprise nous en propose une, carburant compris?
Mieux éduquer la population?
On le voit: les obstacles sont nombreux et la formule rarement mise en avant. Et pourtant, l’intérêt est là. Une étude de BNP Paribas réalisée début d’année souligne en effet le potentiel de succès du leasing privé dans le secteur automobile. Ainsi, 32% des Belges – en particulier les jeunes – seraient favorables à l’utilisation d’une voiture via un abonnement tout compris, incluant assurance, entretien et taxes. Les espoirs ne sont donc pas tout à fait vains… à condition de mieux éduquer la population à ces offres alternatives.
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