Une nouvelle Toyota imaginée à Zaventem

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Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Le groupe japonais Toyota a conçu, pour la première fois, un modèle pour le public européen dans ses ateliers à Zaventem, rarement visités. Il s’agit du nouveau modèle C-HR, SUV et   coupé. Pour tenter de rattraper le retard de la marque en Europe.

Les journalistes sont rarement admis dans les locaux de Toyota Motor Europe, à Zaventem, où sont adaptés ou conçus des modèles pour le marché européen. Une visite a été organisée pour la presse belge. Avec obligation de laisser les smartphones à l’entrée.

Une piste d’essai près d’Ikea Zaventem

Les vastes ateliers sont installés entre la chaussée de Louvain et l’autoroute de Liège. On trouve même dans cette implantation une petite piste d’essai de 1,4 km. La nouvelle génération du modèle C-HR, lancé à la fin de l’année, a été imaginée pour le marché européen. Toyota a cherché à mieux adapter la conception de ses autos dont le design n’a pas toujours été proche des goûts du Vieux Continent. La Prius, le premier modèle hybride de la marque, en était la preuve.

Cela explique sans doute pourquoi Toyota (y compris Lexus), numéro un mondial, n’est que numéro 5 en Europe, au coude à coude avec BMW, derrière Hyundai Kia, avec environ 7% de part de marché (donnée janvier juillet 2023).

 Le C-HR, qui a été vendu à 770.000 exemplaires dans sa nouvelle génération, est calibré pour le marché européen, où le mariage entre le petit SUV et la ligne d’un coupé est populaire. Il vise une clientèle jeune, « digital native » nous a-t-on expliqué. L’auto est conçue en Belgique, assemblée en Turquie.

3500 personnes en Belgique

Cette visite est l’occasion de rappeler que Toyota, qui n’a pas d’usine d’assemblage en Belgique, compte beaucoup d’activités internationales en Belgique. Toyota Motors Europe y occupe 3500 personnes, dont 900 dans le centre technique et d’essais de Zaventem (+800 intérimaires), 1150 dans le quartier général à Evere, près de l’OTAN et 1150 personnes à Diest, au Toyota Parts Center (pièces détachées).

Le projet est dirigé par un ingénieur japonais, Toshio Kanei, l’équipe est multinationale.
Le projet est dirigé par un ingénieur japonais, Toshio Kanei, l’équipe est multinationale. © D.R.

Le nouvelle CH-R n’est pas une voiture électrique, mais hybride, comme Toyota les aime. Le projet est dirigé par un ingénieur japonais, Toshio Kanei, l’équipe est multinationale. Les ingénieurs rencontrés étaient (notamment) espagnol, turc, américain, italien, belge. « Le nouveau modèle C-HR sera vendu en Europe et en Australie » précise Toshio Kanei. Il précise que le style est une des premières raisons de l’achat et espère que le nouveau C-HR sera aussi efficace que le premier pour attirer des nouveaux clients non-Toyota (plus de 50% des clients).

Tester les tissus recyclés

Les laboratoires travaillent sur des détails comme le test des nouvelles matières recyclées utilisées pour les sièges. Des bouteilles de plastique (PET) sont utilisées pour le tissu, que des machines éprouvent la résistance à l’usure. Le volant est désormais recouvert de cuir végétal. Tout est testé à Zaventem. La part d’éléments à base de matériaux recyclés a augmenté.

Dans un vaste atelier illuminé, le nouveau C-HR a été d’abord modelé dans l’argile, comme cela se fait dans le secteur. En petit et en grandeur nature. La ligne générale a été conservée, les détails ont été améliorés en fonction des retours de la clientèle. Ainsi les portes arrières, très particulières, ont été corrigées. Pour donner une ligne de coupé, les poignées étaient dissimulées à l’arrière de la vitre de la porte, ce qui était finalement trop haut pour une partie des usagers. Pour le nouveau modèle, elles sont placées plus bas, à un emplacement plus habituel, dissimulées dans la carrosserie. La vitre elle-même, assez petite, a été redessinée pour améliorer la visibilité pour le passager.

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L’aérodynamique a été travaillée pour améliorer la pénétration dans l’air et éviter des turbulences à l’arrière, qui peuvent entraîner des projections sur la vitre arrière. Ainsi il n’est pas nécessaire de mettre un essuie-glace.

Une accélération plus franche pour les Européens

La dynamique de la conduite a aussi été revue, mieux adaptée aux conducteurs/trices européens, qui préfèrent une pédale d’accélération plus franche, et une impression de freinage plus nette.

D’autres adaptations ont été faites, non visibles des automobilistes, mais bonnes pour la consommation, donc les émissions, comme l’allégement du toit solaire (-5 kg), ou du pilier central (entre les portières), où un gain de 3,5 kg a été fait.

Ainsi une meilleure adaptation des modèles Toyota en Europe pourrait mener à améliorer les ventes du constructeur japonais, qui possède plusieurs usines en Europe, notamment à Valenciennes, en Tchéquie ou au Portugal.

C’est la première fois que Toyota a conçu entièrement un modèle à Zaventem. La dernière fois c’était presque le cas, la conception était dirigée depuis le Japon, mais cette fois l’ingénieur en chef est basé en Belgique.

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