Transports publics à 1 euro: comment Vienne est devenue la ville la plus agréable à vivre

Trams at the Staatsoper (State Opera) - Vienna, Austria
Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Pour la troisième année consécutive, Vienne a été élue “ville la plus agréable à vivre au monde” par The Economist. Un succès que l’on peut sans doute attribuer en partie à la qualité de son réseau de transports publics, un exemple de mobilité urbaine durable.

En Belgique, on parle de supprimer la “quasi-gratuité” du TEC pour les 18-24 ans. Une décision qui suscite déjà de vives critiques, bien que la mesure ne soit pas encore adoptée. Du côté des trains, la SNCB prévoit une nouvelle hausse des tarifs de 3% à partir du 1er février, ce qui pourrait encore réduire l’attrait des transports publics. Ces évolutions contribuent à renforcer la préférence des Belges pour la voiture, au détriment des alternatives plus durables. En revanche, Vienne raconte une tout autre histoire: sa gestion des transports publics a permis à la capitale autrichienne de devenir l’une des villes les plus agréables au monde. Ce contraste illustre bien l’importance d’une politique de transport efficace et accessible pour encourager son utilisation.

Vienne, en tête de classement

 Le « Global Liveability Index », publié chaque année depuis 2004 par l’Economist Intelligence Unit, compare 173 villes du monde. Une fois de plus, c’est la capitale autrichienne qui figure en tête de ce classement et remporte ainsi le titre de « ville la plus agréable à vivre au monde ». Bien que des améliorations soient possibles dans les domaines de la culture et de l’environnement, Vienne a obtenu un score parfait en matière de stabilité, de qualité des soins de santé, d’éducation et d’infrastructures.

Le réseau viennois, un modèle pour l’Europe

Il faut dire, la ville dispose d'un réseau de transports publics efficace, accessible à des prix (très) compétitifs. Vienne propose un abonnement annuel au prix de 365 euros, soit l'équivalent d'un euro par jour, offrant un accès illimité aux transports publics pendant un an. Cette initiative vise à inciter les résidents et les visiteurs de longue durée à préférer les transports en commun aux voitures particulières.

Avec 164 métros, 488 tramways, 453 bus et de nombreux trains régionaux, le réseau viennois figure parmi les plus développés et efficaces d’Europe. "Nous faisons chaque jour cinq fois le tour du monde avec nos bus, nos tramways et notre métro", a déclaré un membre du conseil municipal de la ville. En 2023, ce réseau a enregistré plus de 2 millions de passagers quotidiens, dont 1,2 million d’utilisateurs réguliers.

Encourager la protection de l’environnement

En outre, Vienne vise à continuer d'améliorer et d'investir dans ses infrastructures pour maintenir son attractivité et soutenir sa politique environnementale, contribuant ainsi à sa réputation de ville exemplaire en matière de qualité de vie et de développement urbain durable. Le gouvernement de la ville s'est en effet engagé à rendre Vienne neutre sur le plan climatique d'ici 2040.

Un pari en partie réussi, si l’on regarde les statistiques. Trois Viennois sur dix utilisent les transports publics et plus d’un tiers des habitants de la ville se déplacent à pied, tandis qu’un quart seulement utilise la voiture.

Quelles leçons pour la Belgique?

Si la gratuité des transports n’est pas envisageable en Belgique, en raison notamment du poids financier que cela représenterait pour le pays, les autorités pourraient tirer des enseignements de l’exemple viennois.

Avec une politique plus ambitieuse, le gouvernement pourrait encourager une meilleure adoption des transports en commun, notamment en améliorant l’offre. Car ce n’est pas tant le prix que la qualité du service qui nuit à l’attractivité des transports en Belgique… Fiabilité, fréquence, amplitude horaire et accessibilité, énumère Jean Mansuy, spécialiste de la mobilité chez Canopea. Voilà un bon point de départ.

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