SNCB: une nouvelle offre et des trains parmi les plus ponctuels d’Europe

Gare de Mons

Les trains belges sont sur la deuxième place du podium européen de la ponctualité. Ce n’est pas une blague, il suffit de regarder de façon un peu créative sa montre. Pas de wifi ? Pas grave non plus. On va juste changer les vitres des trains pour être plus facilement connecté à la 5G. La gare de Mons ouvre aussi (enfin) ses portes et une nouvelle offre de train a été lancée ce dimanche. Avec, comme à chaque fois, quelques perdants. Retour sur une semaine chargée à la SNCB.

Cocorico. Les trains belges sont les deuxièmes plus ponctuels d’Europe. Il n’y a qu’en Suisse que les trains sont plus à l’heure qu’en Belgique. De quoi faire rire jaune l’usager qui attend trop régulièrement son train dans la bise hivernale. Pourtant Transport & Environment, l’ONG qui a fait le calcul, ne s’est pas trompée. Selon rapport annuel 87,5 % des trains ont circulé avec un retard de moins de six minutes, et seuls 0,59 % des voyages en train ont été supprimés.

Des scores rutilants qui doivent néanmoins être nuancés. Pour la SNCB, un train est considéré comme “à l’heure” s’il n’est pas retardé d’au moins 6 minutes à sa destination finale ou à la première gare bruxelloise sur son trajet. Dans les autres compagnies, même les trains qui ont moins de 5 minutes de retard sont comptabilisés. Autant dire que l’on compare ici des pommes et des poires. Si le curseur était partout placé à 5 minutes, la Belgique perdrait probablement quelques places au classement. Ensuite la SNCB ne tient compte que des annulations qui lui sont « imputables ». Les trains qui ne circulent pas en raison de suicide, de vols de cuivre, de chutes d’arbres et de conditions météorologiques ne sont donc pas pris en compte. De quoi là aussi niveler les chiffres par le bas.

Le classement plus large – qui tient également compte du prix du billet, de l’expérience de voyage ou de l’offre de trains – place la SNCB dans la moyenne européenne. Ce qui n’est pas si mal. L’accès au vélo, un site web efficace et les prix plus doux que nos voisins ne peuvent en effet être contestés. Aux Pays-Bas, vous payez 30 % de plus pour la même distance, en Allemagne, deux fois plus.

Le Wifi définitivement enterré

Par contre, la SNCB ne risque pas tout de suite de gagner des places dans le classement de l’expérience client. La SNCB vient en effet d’enterrer définitivement la piste d’une connexion wifi dans les trains. La patronne des chemins de fer belges, Sophie Dutordoir, a balayé en ce début de semaine tout espoir d’accéder au wifi dans les trains, jugeant l’initiative “trop chère” avec une facture estimée à 173 millions d’euros. Pour équiper tous les trains d’un signal Wi-Fi, un investissement de 160 millions d’euros devrait être consenti. Ce à quoi il faudrait ajouter des frais de fonctionnement de l’ordre de 13 millions d’euros. En outre, il faudrait encore immobiliser des trains et engager du personnel supplémentaire pour procéder à l’installation du wifi et à sa maintenance. Un gouffre financier.

La nouvelle gare de Mons

Mais ce n’est pas pour autant que rien n’est prévu. Les fenêtres seront adaptées pour permettre une meilleure connectivité au réseau télécom dans les trains. Concrètement, le revêtement des vitres des trains est en train d’être modifié à cette fin, de sorte que le signal pénètre mieux dans les trains. De quoi permettre aux passagers de surfer via la 4G ou la 5G. Cette opération reviendrait à environ 40 millions d’euros, selon M. Gilkinet.

Une nouvelle offre de train depuis ce dimanche

La SNCB a également déployé sa nouvelle offre de train pour 2025 à partir de ce dimanche 15 décembre.  Chaque année en décembre, l’offre de train est adaptée en fonction de l’infrastructure ferroviaire, du matériel roulant et du personnel disponibles. À partir de cette date, l’horaire de certains trains a été adapté. L’augmentation de l’offre est complétée par la remise en service de 220 trains qui avaient été temporairement retirés de l’offre depuis 2022, en raison d’une importante pénurie de personnel à la suite de la crise sanitaire. La SNCB n’est pas le seul opérateur ferroviaire en Belgique à demander des sillons à Infrabel, le gestionnaire du réseau ferroviaire. Par conséquent, plusieurs axes ferroviaires majeurs sont saturés. C’est notamment le cas entre Anvers et Bruxelles où quatre trains IC au lieu de cinq circuleront en 2025.

Gare de Mons

Pour la liaison IC22 existante, la SNCB a perdu des sillons au profit d’Eurostar et ce, au terme d’une procédure d’arbitrage introduite par Infrabel, écrit la SNCB sur son site internet. L’horaire de certains trains sera aussi adapté. Les trains IC entre Liège-Guillemins, Ans, Waremme et Bruxelles suivront par exemple un itinéraire différent et s’arrêteront également à Brussels Airport. Le temps de trajet entre Waremme et Bruxelles augmente dès lors de 13 minutes, ce qui est compensé par une option supplémentaire pour se rendre à Bruxelles, avec une correspondance en gare de Landen. Depuis dimanche, la grogne auprès des usagers est palpable.

Moins de train pendant les vacances, mais un “Winter Promo Ticket”

La SNCB va aussi adapter légèrement son offre de train pendant les vacances de Noël. Certains trains P (d’heure de pointe) et trains S (trains de banlieue reliant une grande ville aux communes aux alentours) ne circuleront pas durant cette période. Pour plus d’informations sur le nouveau service des trains et l’horaire des vacances, les voyageurs sont invités à consulter le site internet de la SNCB. Les principales modifications y sont reprises. Le planificateur de voyages en ligne sur le site et l’app de la SNCB tiennent déjà compte de la nouvelle offre.

Pour ceux qui souhaitent quand même prendre le train, il y a un ticket spécial pour les vacances. Le “Winter Promo Ticket” est valable du samedi 21 décembre au dimanche 5 janvier 2025 inclus. Il permet de bénéficier de 50% de réduction, tant en première qu’en deuxième classe, pour un aller-retour le même jour. Les enfants de moins de 12 ans  continuent quant à eux de voyager gratuitement. Avec ce ticket, la SNCB veut convaincre un maximum de voyageurs de prendre le train pour une escapade au marché de Noël, une journée de shopping ou une balade dans la nature ou à la Côte. Avec plus ou moins de six minutes de retard ? Qu’importe, ce n’est pas la destination qui compte, mais le voyage !

La nouvelle gare de Mons ouvrira ses portes le 18 décembre
La nouvelle “gare-passerelle” de Mons sera mise en service mercredi matin. Les équipes techniques peaufinent les derniers détails pour que tout soit prêt pour le passage du premier train, le 18 décembre à 4h30. Un mois avant son inauguration officielle, le 31 janvier 2025, la mise en service de la nouvelle gare de Mons marque la fin d’un chantier imposant qui a pris dix ans de retard et vu son budget passer de 37 à 480 millions d’euros. La SNCB a indiqué lundi que le projet de la nouvelle gare de Mons, qui a mobilisé plus de vingt entrepreneurs, a été conçu “il y a vingt ans dans la cadre de la stratégie de la SNCB de l’époque”.

Celle-ci “a aujourd’hui fondamentalement changé”, a précisé le groupe ferroviaire, qui ajoute développer, depuis 2018 “un nouveau concept de bâtiments de gare qui se caractérise par sa modularité, ce qui permet non seulement de l’appliquer pour l’ensemble des gares mais également d’adapter les équipements à l’évolution des besoins au fil des ans.”  Les gares belges connaissent une standardisation progressive de leurs équipements. Depuis que le plan de transformation des gares de la SNCB a été lancé, 31 bâtiments ont été rénovés ou reconstruits selon cette nouvelle approche. Des chantiers sont en cours sur 48 sites et encore 28 projets sont planifiés, ce qui portera le chiffre à 76 nouvelles gares d’ici à fin 2032. Mons, cinquième gare de Wallonie en termes de fréquentation, accueille quelque 57.000 voyageurs par semaine. Elle est desservie par 189 trains chaque jour de semaine.

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