Les robotaxis de Tesla ont enfin débarqué sur les routes. Mais le lancement n’est pas un fleuve tranquille : différents incidents ont déjà eu lieu et l’autorité de la sécurité routière est sur le coup.
Tesla a officiellement lancé son nouveau service de taxis autonomes, appelé Robotaxi, ce dimanche à Austin, au Texas. Ce n’est qu’une première phase test, avec une dizaine de voitures – des Model Y – et des passagers invités (qui paient néanmoins 4,20 dollars par voyage). Mais le lancement, longtemps attendu et maintes fois repoussé, a convaincu les investisseurs : le cours de Tesla a gagné 8% ce lundi. Ces taxis autonomes sont censés être le prochain moteur de croissance du groupe.
Incidents
Mais le lancement ne s’est finalement pas passé sans accrocs. De nombreux incidents ont été signalés et partagés sur les réseaux sociaux ce dimanche et lundi. On voit par exemple le véhicule freiner brusquement et s’arrêter net, alors qu’il n’y a personne devant, car une voiture de police est présente sur un parking à côté de la route.
Ou on le voit approcher un carrefour, prendre la bande pour tourner à gauche, hésiter à tourner en plein milieu du carrefour, puis repartir tout droit, trop tard, et prendre la mauvaise bande (celle réservée à ceux qui viennent de l’autre sens et tournent à leur gauche) pour quitter le carrefour, non sans coup de klaxon. Entre autres exemples.
Demande d’informations pour enquête
Ces incidents ne sont pas passés inaperçus auprès de l’autorité de la sécurité routière. La NHTSA “est au courant des incidents mentionnés et est en contact avec le constructeur afin de recueillir des informations supplémentaires”, confirme l’agence fédérale à CNBC.
Elle affirme qu’elle enquêtera sur “les incidents impliquant des défauts de sécurité potentiels” et prendra “les mesures nécessaires pour protéger la sécurité routière” après évaluation des informations et de différents rapports. Tesla n’a pas donné suite aux demandes d’informations du média.
Reste à voir ce qu’il adviendra de l’enquête. Dans tous les cas, la licence d’exploitation d’un service de taxis autonomes est “facile à perdre” en cas de problèmes, selon Bryant Walker Smith, professeur de droit spécialisé en véhicules autonomes à l’Université de Caroline du Sud, relayé par Reuters.
Musk, lors du lancement avait annoncé que Tesla serait “super paranoïaque” sur la sécurité. Les véhicules ne roulent par exemple que quand il fait beau, évitent certains carrefours difficiles et restent dans une zone limitée. Les incidents, malgré toutes ces précautions, et l’enquête de l’autorité de la sécurité routière sont donc un revers pour le groupe. Mais les erreurs peuvent bien sûr aussi servir à améliorer le service.
Conduite autonome
Tesla est d’ailleurs déjà connue de l’autorité de la sécurité routière. Ses véhicules équipés du système d’aide à la conduite appelé “Full Self Drive” (“conduite entièrement autonome”, nom pour lequel Tesla a déjà été trainé en justice pour publicité mensongère) sont régulièrement l’objet d’enquêtes, après des accidents parfois mortels.
Ces incidents peuvent ainsi relancer le débat sur la conduite autonome et si elle est vraiment plus sûre qu’un cerveau humain.