Rail belge sous pression : la réforme des pensions pourrait coûter 300 millions en plus à la SNCB et Infrabel

Muriel Lefevre

Alors que l’État impose une cure d’austérité aux chemins de fer, la SNCB et Infrabel devront assumer une charge supplémentaire de plus de 300 millions d’euros liée aux réformes des pensions.

Avec pas moins de 23 jours de grève depuis le début de l’année, le moins que l’on puisse dire c’est que les réformes en cours du régime de retraite des cheminots belges ont suscité une vive tension sociale. Pourtant les syndicats, qui s’assoiront pour la première fois à la table des négociations le 23 mai avec le ministre Jan Jambon (N-VA), ne sont pas les seuls concernés. La SNCB et Infrabel redoutent presque tout autant les réformes. Car la facture risque d’être gratinée si celles-ci passent en état.

Des agents plus âgés, plus chers… et plus longtemps en poste

La réforme prévoit en effet un allongement progressif de l’âge de départ à la retraite à partir de 2027. Avec pour conséquence, que cela va freiner le “verdissement” naturel du personnel. Les agents plus âgés seront moins vite remplacés par des plus jeunes, moins coûteux. Mais ce qui plomberait réellement la facture serait la suppression progressive du régime de pension anticipée pour maladie et le fait que la cotisation de pension doit désormais couvrir son coût pour chaque nouvelle nomination d’un fonctionnaire statutaire.

Selon des sources internes, la SNCB et Infrabel devront ainsi absorber 150 millions d’euros supplémentaires d’ici la fin de la législature, et plus de 300 millions d’ici la fin de leur contrat de service public (prévu pour 2032), selon De Standaard. Une note salée qui s’ajoute aux 675 millions d’euros de subsides en moins suite au dernier plan d’économies voulu par le gouvernement.

Des objectifs inchangés

Un doublé d’autant plus ennuyeux que, ironie du calendrier, ces charges s’ajoutent au fait que la SNCB et Infrabel sont tenues par leur contrat de service public à transporter 30 % de voyageurs en plus et à augmenter de 10 % les kilomètres parcourus d’ici 2032. Le tout en améliorant leur productivité de 4,5 % par an. Des objectifs qui sont maintenus, malgré l’impact financier des réformes.

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