Prix minimum des billets d’avion: la Belgique répond favorablement à l’appel de la France
“Cela ne reflète pas le prix pour la planète” : le ministre français des transports plaide pour un prix minimum des trajets en avion au niveau européen.
“Des billets d’avion à 10€, à l’heure de la transition écologique, ce n’est plus possible”, a déclaré le ministre français des transports, Clément Beaune, dans une interview donnée dans le magazine L’OBS. Le ministre français souhaite “l’instauration d’un tarif minimum du billet d’avion” sur les vols dans l’Union européenne, afin de “lutter contre le dumping social et environnemental”.
Aujourd’hui, la différence de prix entre l’avion et le train est énorme. Les compagnies aériennes low-cost pratiquent des prix défiant toute concurrence et ça, pour le ministre français des transports, ce n’est donc plus possible. Par exemple, si vous souhaitez partir au soleil pendant les vacances de la Toussaint, disons à Madrid, l’aller-retour en train vous coûtera environ 328€, et seulement 172€ avec Ryanair. Et si vous êtes flexible sur les dates, il existe même des billets d’avion (en aller simple) à 30€…
En réalité, les prix d’appels des compagnies aériennes low-cost ne couvrent pas le coût réel par passager du voyage en avion, bien plus émetteur de gaz à effet de serre que le train. Pour rester sur l’itinéraire Bruxelles-Madrid, ce trajet en avion émettra environ 12 fois plus de CO2 que s’il est réalisé en train.
Clément Beaune précise que cette proposition de prix minimum sera soumise à ses homologues de l’Union européenne “dans les jours à venir”. Mais qu’en pense-t-on côté belge ?
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“Je partage le point de vue de mon collègue français”
Contacté par Trends Tendances, le ministre fédéral de la mobilité Georges Gilkinet a déclaré qu’il partageait le point de vue du ministre français, “le prix du billet d’avion doit mieux refléter le coût réel qu’il représente”.
Le ministre ajoute que “l’accord du Gouvernement prévoit que la Belgique plaide pour une fin de l’exonération sur le kérozène au niveau européen” et que “le Gouvernement fédéral a mis en place un système de redevance variable pour les compagnies aériennes en fonction de l’impact environnemental des avions.”
Enfin, Georges Gilkinet se dit prêt à discuter avec son homologue français : “je ne manquerai pas d’échanger avec lui lors de nos prochaines rencontres au niveau européen pour mieux comprendre comment il envisage son implantation de façon coordonnée.”
Pour protéger l’environnement, vraiment ?
Cette déclaration intervient alors que les 27 États membres de l’Union européenne ne parviennent pas à s’accorder pour mettre en place une taxation obligatoire minimum sur le kérosène des avions au départ de l’Europe. Pourrait-il alors avoir consensus sur le prix minimum du billet ? C’est ce qu’espère la France alors que par le passé, les Pays-Bas, l’Autriche et Allemagne s’étaient dits favorables à une telle mesure, ces deux dernières ayant même proposé un tarif minimum de 40€.
Mais du côté des compagnies low-cost, et notamment de Ryanair, on soupçonne davantage une volonté de protéger les compagnies aériennes “traditionnelles” plutôt qu’une volonté de protéger l’environnement. Matthew Krasa, porte-parole de Ryanair, a déclaré sur le sujet :
“L’introduction d’un prix minimum pour les billets d’avion vise uniquement à protéger de la concurrence les compagnies traditionnelles, qui opèrent à des coûts excessifs. Ryanair est persuadé que la commission européenne ne permettrait pas que les vols deviennent un privilège réservé aux plus riches.”
Une hypothèse qui peut paraître plausible quand on lit les paroles du ministre français des transports : “cette mesure simple doit permettre de lutter contre le dumping social et environnemental en protégeant les compagnies les plus sérieuses comme Air France.”
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