Presque deux fois plus de voitures électriques d’occasion vendues : 4 raisons pour lesquelles elles sont si intéressantes

VÉHICULES de société - L'électrification progresse très rapidement.
Sebastien Marien Stagiair Data News 

Les ventes de voitures électriques d’occasion ont presque doublé au cours des six premiers mois de 2024 par rapport au premier semestre 2023. Des experts automobiles expliquent pourquoi une voiture électrique d’occasion est plus intéressante que vous ne le pensez.

De janvier à juin, 10.112 voitures électriques d’occasion ont été immatriculées, soit une hausse de 87,3%. C’est ce que révèlent les données de la fédération Traxio, qui représente notamment les concessionnaires et les réparateurs automobiles. Les particuliers et les entreprises ont enregistré presque le même nombre d’immatriculations, mais ce sont surtout les particuliers qui ont augmenté le nombre d’immatriculations. C’est-à-dire 4.970 véhicules, ou une hausse de 135 %.

Traxio explique cette évolution par la prime flamande à l’achat de voitures électriques qui est entrée en vigueur cette année. “Plus de trois quarts des voitures électriques privées d’occasion ont été immatriculées en Flandre”, peut-on lire. La fédération s’attend donc à ce que la suppression de la prime fasse à nouveau chuter les ventes. “Nous nous attendons à ce que le marché en souffre pendant plusieurs années”.

Pourtant, même après la suppression de la prime, le marché de l’occasion reste particulièrement intéressant pour les acheteurs privés. Voici quelques avantages.

1) Les prix baissent

Bien que l’offre de voitures électriques d’occasion augmente rapidement, le nombre d’immatriculations de voitures électriques d’occasion est à la traîne. Par conséquent, les prix deviennent plus attractifs. “De plus en plus de voitures électriques sont disponibles à l’expiration des contrats de leasing”, explique Traxio. “Mais contrairement aux moteurs à combustion interne, il n’existe pas de marché de revente pour les véhicules électriques en Europe de l’Est ou du Sud, par exemple.”

Selon les chiffres de Traxio, la Porsche Taycan est la voiture électrique d’occasion la plus populaire. Le modèle a enregistré 447 immatriculations. Deux modèles Tesla complètent le trio de tête : le Model 3 (398) et le Model Y (238).

La prime : une seconde main très attrayante

La valeur résiduelle plus faible joue également un rôle de catalyseur avec la prime flamande. Quiconque achète une voiture électrique d’occasion coûtant moins de 60 000 euros peut compter sur une prime de 3 000 euros de la part du gouvernement flamand. Il y a donc beaucoup plus de voitures d’occasion que de voitures neuves qui peuvent bénéficier de la prime. Pour les neuves, la limite est fixée à un prix d’achat de 40 000 euros.

Vous pouvez demander la prime via le guichet du gouvernement flamand. Il est toutefois important de faire la demande en 2024, car la prime ne peut être demandée que pour cette année civile. Dans un premier temps, il avait été annoncé que la prime serait maintenue jusqu’en 2026, mais il s’est avéré que le budget de la ministre Lydia Peeters (Open Vld) n’était pas suffisant pour cela.

2) Intéressant d’un point de vue technique

Ce qui est souvent mal compris, selon les experts, c’est de savoir si une voiture électrique d’occasion est un choix raisonnable. “Les consommateurs s’interrogent surtout sur la durée de vie de la batterie, mais ce doute est injustifié”, assure Tony Verhelle, journaliste automobile chez Newmobility.news. “On a d’abord craint que la batterie perde une part importante de sa capacité au bout de 10 ans, mais il s’avère qu’elle tient beaucoup mieux. Il est en plus souvent techniquement possible d’installer une nouvelle batterie plus moderne et de plus grande capacité dans une voiture électrique plus ancienne. Cette technologie progresse à une vitesse fulgurante aujourd’hui.”

“Et puis il y a le moteur électrique, qui a une durée de vie plus longue qu’un moteur à combustion interne. Et de nombreuses autres pièces tiennent également plus longtemps dans une voiture électrique que dans une voiture diesel ou à essence. Si l’on considère l’ensemble, on peut donc dire que les voitures électriques ne sont certainement pas moins adaptées au marché de l’occasion. Au contraire : vous payez un peu plus cher, mais c’est un meilleur investissement à long terme,” continue-t-il.

L’autonomie limitée reste la principale raison qui refroidit de nombreux conducteurs, admet Verhelle. “Les gens regardent l’autonomie de leur voiture diesel ou essence et la voiture électrique ne sort pas gagnante de la comparaison. Toutefois, le Belge moyen ne parcourt que 40 ou 50 kilomètres par jour… donc la question est de savoir si cela sera vraiment un problème, dans la vie réelle. Il y a plus de dix ans, lorsque nous avons remplacé nos téléphones portables par des smartphones à écran tactile, nous avons accepté que ces nouveaux appareils soient rechargés tous les jours et non plus toutes les semaines. Pour les voitures, nous n’en sommes pas encore là. “

3) Avantages fiscaux et panneaux solaires

Les voitures électriques présentent également de nombreux avantages fiscaux, ce qui explique aussi leur succès sur le marché du leasing. Comme il n’y a pas d’émissions de CO2, l’avantage en nature pour les employés disposant d’une voiture de société est faible (ce qui veut dire qu’ils doivent payer moins d’impôts). En outre, ce sont les seules voitures qui sont encore déductibles à 100 % cette année.

Mais il y a aussi des avantages pour le marché privé de l’occasion. En Flandre, une voiture électrique n’est pas soumise à la taxe sur les investissements. Les voitures électriques bénéficient également d’une exonération totale de la taxe de circulation. Ce n’est pas le cas en Wallonie, mais les deux taxes sont moins élevées que celles des voitures thermiques (sauf pour les électriques lourdes, comme les SUV).

La question est de savoir si ce système favorable se maintiendra à long terme. Verhelle pense que non. “Ces avantages ne dureront pas à long terme, car les pouvoirs publics verront leurs recettes provenant des accises diminuer au fur et à mesure que le nombre de voitures à moteur à combustion diminuera. Bien sûr, nous payons déjà des taxes sur notre consommation d’électricité, mais il est douteux qu’elles couvrent la charge.” Hormis cette perspective moins réjouissante, la voiture électrique reste intéressante pour ceux qui disposent de panneaux solaires.

4) Les prochaines années : ruée sur les petits modèles

Comme le montrent les chiffres de Traxio, ce sont surtout les modèles les plus chers qui dominent le marché de l’occasion. Une Porsche Taycan reste inabordable pour la plupart des acheteurs privés, même sur un marché saturé et avec la prime de 3 000 euros. Mais cette offre devrait devenir beaucoup plus attrayante dans les années à venir.

Volkswagen, Renault, Citroën et Fiat (groupe Stellantis) et Tesla, entre autres, ont l’ambition de commercialiser des voitures électriques dont le prix avoisine les 25.000 euros. Renault a annoncé vouloir aller plus loin : le constructeur français travaille sur une voiture électrique de moins de 20.000 euros. De plus en plus de marques chinoises se lancent également dans le segment des véhicules à bas prix.

“Les constructeurs automobiles européens ont pris du retard dans le domaine de la conduite électrique”, observe Tony Verhelle. Ils se rendent compte qu’ils doivent vendre un grand nombre de véhicules s’ils veulent rattraper leur retard et, bien sûr, cela doit se faire avec des modèles moins chers. Lorsque ce type de modèles commencera à arriver sur le marché de l’occasion, nous verrons des prix intéressants, mais d’ici là, le moteur à combustion restera important sur le marché des voitures d’occasion.”

Retrouvez l’ensemble des articles de notre dossier voitures électriques

Partner Content