Porsche 911, le Turbo en héritage

Cette année, Porsche célèbre les 50 ans de sa première 911 Turbo. L’occasion de comparer l’aïeule et sa descendance.

Commençons par l’ancêtre : baptisée “930”, elle pèse une tonne, se coiffe d’un aileron “queue de canard” et est animée par un 3.0 turbo de 260 ch (remplacé en 1976 par un 3.3 de 300 ch). La cavalerie file dans les roues arrière via une boîte manuelle à quatre rapports seulement. Sous 4.000 tr/min, on n’a presque rien sous le pied droit. Mais après, ça siffle, souffle et pousse avec violence. En virage, gare à l’accélérateur qui peut vous envoyer aux pâquerettes d’un coup de raquette… La 911 Turbo originelle était d’ailleurs surnommée “widowmaker” !

Changement de décor dans la Turbo d’aujourd’hui. Plus grosse, cette huitième génération a moins la bougeotte, rivée au sol par ses quatre roues motrices. Elle est pourtant plus puissante que jamais, avec 580 ch de base, voire 650 pour la Turbo S. Armé de deux turbines à géométrie variable, le moteur ne souffre plus d’aucun temps de réponse : ça déménage à tous les étages !

Les performances sont affolantes, mais jamais brouillonnes, grâce au châssis hyper rigoureux. La boîte automatique compte huit rapports, qui s’enchaînent à la vitesse de l’éclair, d’une pichenette sur les palettes au volant : plus besoin de s’emberlificoter dans des doubles débrayages compliqués. Une facilité qui s’apprécie à l’attaque comme à la ville : bien que super sportive, la dernière 911 Turbo est étonnamment docile.

Le temps a fait son œuvre et cet art du grand écart entre route et circuit impressionne. Une épatante polyvalence. La prochaine étape dans l’historie de la 911 Turbo sera sans doute l’hybridation (c’est déjà prévu pour les 911 d’entrée de gamme), pour pousser encore davantage tout en réduisant les gaz à effet de serre. Car si la première 911 Turbo a surmonté les crises pétrolières, les nouvelles doivent offrir du plaisir sans trop réchauffer l’atmosphère. Les temps changent, la 911 Turbo reste.