Les Chinois multiplient les ouvertures d’usines de batteries en Europe

usine de batterie CATL en Allemagne, à Erfurter Kreuz
Usine de batterie CATL en Allemagne, à Erfurter Kreuz. © D.R.
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Les investissements chinois en Europe changent en profondeur. Ils se concentrent sur les fabriques de batteries pour voitures électriques.

Les Chinois lancent de plus en plus de projets d’usines de batteries pour voitures électriques en Europe. C’est le Mercator Institute for China Studies (MERICS) et le Rhodium Group qui ont mesuré qu’en 2022, des investissements à hauteur de 4,5 milliards d’euros ont été réalisés dans ces technologies « vertes » par des entreprises chinoises, soit 57% du total des investissements (7,9 milliards d’euros).

Fournir les constructeurs européens

C’est la conséquence de la demande des constructeurs automobiles européens qui préfèrent acheter des batteries made in Europe. Plusieurs spécialistes chinois du secteur, dont CATL le numéro un mondial de la batterie, ont ouvert ou planifié l’ouverture d’usines sur le Vieux Continent.

Ces investissements se concentrent à 88% sur 3 pays, l’Allemagne, la France et la Hongrie, trois pays très actifs dans la construction automobile. « La Hongrie entretient des liens politiques relativement forts avec Pékin et plusieurs constructeurs automobiles y ont construit des usines d’assemblage, dont Mercedes-Benz et Audi » indique l’étude Merics/Rhodium. «  En dehors de la Hongrie, il n’y a pas eu de nouveaux investissements chinois en Europe de l’Est. »

Sur fond d’investissements chinois en recul

En même temps, Merics et Rodhium Group notent que les investissements chinois en Europe ont fort diminué. Ils ont atteint le niveau le plus bas depuis 8 ans. Ils avaient atteint 47,4 milliards d’euros en 2016 et n’ont quasiment pas cessé de reculer pour arriver à 7,9 milliards d’euros en 2022. Il n’y a plus de grandes opérations, hormis le rachat de Sumo digital (jeux vidéos, UK) par Tencent pour 1,3 milliard d’euros. Il y a moins d’investissements dans les secteurs de l’immobilier, de l’énergie ou dans les services financiers, où les acteurs chinois étaient très actifs.

Les batteries et les jeux vidéos

 « Les capitaux chinois s’orientent actuellement vers les secteurs ou les entreprises chinoises sont hautement compétitives comme l’automobile ou des secteurs orientés vers les consommateurs, comme les jeux vidéos ou l’équipement des ménages », indique le rapport de Merics. «L’augmentation des investissements en installations nouvelles a été principalement tirée par quelques projets à grande échelle, presque exclusivement concentrés dans le secteur automobile».

L’automobile devient un secteur clef pour les Chinois

Le niveau des investissements chinois dans des activités dites « vertes » n’a jamais été aussi élevé. C’est que la Chine entend tirer parti de son avance dans la mobilité électrique. A la fois en poussant la vente d’autos made in China et en investissant dans des usines pour fournir des constructeurs européens. En août 2022, CATL avait annoncé la construction d’une deuxième usine en Europe, pour fournir Volkswagen Group, Stellantis et BMW.

La Belgique marginalisée

La Belgique est une zone marginale d’investissement pour la Chine, selon Merics/Rhodium. Sur la période 2000/2022, elle a attiré 2,7 milliards d’euros contre 13,7 milliards d’euros aux Pays-Bas (voir infographie). Le Grand Duché atteint quasiment le même niveau (2,5 milliards d’euros). Aucun grand projet chinois d’usine de batterie n’a été lancé en Belgique.

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