Le transport supersonique d’Elon Musk quasi à l’arrêt
La fermeture de l’une des entreprises les plus avancées dans le projet de développement de l’Hyperloop jette un coup de froid sur les espoirs de cette technologie.
Désengorger les axes routiers en permettant aux gens de relier une ville à une autre dans des tubes souterrains à la vitesse de 1200 km par heure. Voilà une idée séduisante et particulièrement futuriste qu’avait imaginée Elon Musk. C’était l’idée d’hyperloop qui aurait permis, par exemple, de relier Los Angeles à San Francisco en 30 minutes seulement.
Si beaucoup ont raillé l’idée en 2013 quand Elon Musk avait dévoilé son projet, pas mal de monde s’est quand même engouffré dans cette piste excitante. Notamment Hyperloop One, firme californienne qui a levé pas moins de 450 millions de dollars, dont une partie auprès de l’homme d’affaires Richard Branson (la firme s’est un temps appelée Virgin Hyperloop d’ailleurs). De nombreux prototypes et essais ont été réalisés depuis. Et de nombreuses promesses ont été faites par les fervents défenseurs de l’hyperloop.
Mais aujourd’hui, la « start-up » la plus emblématique de cette technologie, Hyperloop One, a décidé de fermer ses portes, plombant ainsi les espoirs de concrétisation de ce projet fou. Les 200 derniers employés seront prochainement licenciés et les éléments de propriété intellectuelle seront transférés à l’un des gros actionnaires d’Hyperloop One (DP World) tandis que les actifs (matériels) cherchent un acquéreur.
Enormes difficultés techniques
Les raisons de cet échec sont évidemment l’absence de contrat pour le développement de ce mode de transport. Mais aussi (et surtout) les énormes difficultés techniques d’une telle technologie. En résumé, il s’agit de capsules qui voyagent dans des tubes à basse pression. Mais la faisabilité, longtemps questionnée, semble très compliquée. Notamment parce que maintenir des basses pressions sur de très longues distances est, semble-t-il, compliqué et onéreux. Déjà que la mise en place de tunnels enfouis ou de lignes de tubes entre les villes est pharaonique. Il semblerait aussi qu’Hyperloop One se soit heurté à la difficulté de faire tourner ses capsules d’hyperloop…
La firme avait d’ailleurs dû revoir ses ambitions : si à l’origine elle prévoyait de développer ce mode de transport futuriste pour des passagers, elle avait admis, en 2020, devoir se concentrer sur le transport de marchandises… Aujourd’hui, la firme jette l’éponge.
Si cela met en péril les possibilités de développement de moyen de transport, la disparition d’Hyperloop ne signifie pas la fin totale des espoirs dans l’hyperloop. En effet, l’idée de ces capsules avait été lancée par Elon Musk sous la forme d’un projet de recherche industrielle, en mode collaboratif. Raison pour laquelle il n’avait pas déposé de brevet. Plusieurs entreprises, dont Hyperloop One (qui n’a pas été fondée par Musk) se sont donc lancées. Aujourd’hui, l’entreprise Hyperloop TT en Allemagne (avec des installations à Toulouse), Hardt Hyperloop aux Pays-Bas, sont notamment à l’œuvre.
Mais pour le moment, aucune réalisation concrète ne dépasse des zones de prototypes et de tests. Beaucoup de « petites » victoires ont été annoncées, comme le premier voyage avec des passagers… mais à 172km/h seulement. Bien loin des objectifs annoncés.
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