La Suède supprime sa taxe sur le secteur aérien

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Le gouvernement suédois – minoritaire de droite, soutenu par le parti d’extrême droite des Démocrates de Suède (SD) – a décidé d’abandonner la taxe imposée au transport aérien par le précédent gouvernement mené par les socialistes et les verts, a annoncé le parti SD lors d’une conférence de presse. La taxe sera supprimée au 1er juillet 2025.

“La Suède est dépendante de la concurrence dans le secteur aéronautique. Les entreprises et les particuliers ont besoin de l’avion pour voyager, notamment en Suède même”, a déclaré la cheffe de groupe du parti d’extrême droite, Linda Lindberg. “Si nous voulons protéger la possibilité d’avoir de bonnes liaisons aériennes en Suède et de faire de la Suède une plateforme internationale, nous devons nous assurer que nous ne portons pas atteinte à l’avantage concurrentiel que la Suède peut avoir”, a enchéri le Premier ministre Ulf Kristersson lors d’une conférence de presse. La suppression de la taxe devrait réduire le coût des billets d’avions d’environ 7 euros (80 couronnes suédoises) pour un vol intérieur et jusqu’à 28 euros (325 couronnes suédoises) pour un vol hors des frontières européennes. La taxe, qui dépend de la distance parcourue, a été introduite par le précédent gouvernement de gauche en 2018, avec l’intention de réduire les effets du transport aérien sur le réchauffement climatique. Sa suppression devrait entraîner une hausse du trafic aérien et donc des émissions de gaz à effet de serre. “Il est clair que (la décision de supprimer la taxe, NDLR) aura un impact sur l’environnement et les émissions climatiques, mais c’est quelque chose que nous devrons examiner à l’avenir”, a balayé Mme Lindberg.

“C’est complètement à contre-courant”

Le secteur aérien représente quelque 2,5% des émissions mondiales de CO2. Cette part devrait augmenter sensiblement dans les années à venir à mesure que d’autres secteurs polluants, tels que l’énergie et l’automobile, se tournent vers des alternatives plus vertes. Selon les scientifiques, des mesures urgentes doivent être prises pour réduire drastiquement les émissions de CO2 afin de limiter le réchauffement planétaire à +1,5°C, voire +2°C. “C’est complètement à contre-courant, le gouvernement abandonne complètement la politique climatique”, a déclaré Daniel Kihlberg, directeur du climat à la Société suédoise pour la conservation de la nature, au journal Aftonbladet. La politique climatique du gouvernement a été critiquée à plusieurs reprises récemment. En mars, une agence chargée de l’évaluation de la politique climatique a estimé que la ligne gouvernementale en la matière allait provoquer une augmentation des émissions de gaz à effet de serre en 2024 et que les objectifs annoncés pour 2030 ne seraient pas tenus.

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