FlyingGroup est un acteur belge important de l’aviation d’affaires. Basé à Anvers, il est actif à Liege Airport. Il gère des avions pour le compte de leur propriétaire, vend des trajets pour ceux qui souhaitent voyager en avion privé, et s’intéresse aux avions électriques.
La passion du pilotage a conduit Bernard Van Milders à fonder FlyingGroup, à l’aéroport d’Anvers-Deurne. Il a bâti l’un des premiers acteurs de l’aviation d’affaires en Belgique. FlyingGroup gère plus de 50 avions, allant du Pilatus PC-12, un turbopropulseur de huit places, au Gulfstream pour traverser l’Atlantique. L’entreprise emploie plus de 300 collaborateurs et prévoit un chiffre d’affaires de 165 millions d’euros en 2025.Ingénieur industriel, Bernard Van Milders appartient à une famille de brasseurs de Geel, Van Milders Brouwerij, reconvertie dans l’embouteillage pour Coca-Cola. “Nous avions une concession pour Anvers et la Flandre-Orientale”, se souvient-il, lui qui y a travaillé. Le groupe américain a finalement racheté l’activité familiale. Pilote amateur, Bernard Van Milders décide alors de transformer sa passion en métier et fonde, en 1995, FlyingGroup.
L’entreprise s’articule autour de deux activités phares : la gestion d’avions pour le compte de propriétaires – incluant l’achat, la maintenance et la gestion opérationnelle des vols – et la proposition de vols privés “charters”. Avec ASL et Luxaviation, FlyingGroup domine le marché belge de l’aviation d’affaires. Il est présent dans plusieurs aéroports de Belgique, notamment celui de Liège, mais aussi à travers le monde. “Nous avons des bureaux et/ou des hangars à Anvers, Bruxelles, Courtrai, Liège, mais aussi à Amsterdam, Paris, Cannes, Luxembourg, Malte, Genève ou encore Dubaï”, égrène Frédéric Leidgens, commercial executive de FlyingGroup.
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Liege Airport en développement
Ce Liégeois a travaillé dans le monde du football, des médias et de la communication, notamment pour le Standard de Liège et l’Antwerp. Il est chargé de développer la clientèle intéressée par des vols privés. Elle est très diverse : dirigeants et cadres d’entreprise, sportifs, artistes, gouvernements, clients de vols médicaux. Il espère aussi développer le trafic sur Liege Airport. “J’ai 100% confiance dans le développement de cette région”, dit-il. Un nouvel avion géré par FlyingGroup y sera d’ailleurs bientôt basé. L’aviation d’affaires n’y était pas aussi développée qu’à Bruxelles, Courtrai ou Anvers. Les choses s’équilibrent petit à petit et évoluent très vite. L’avion privé est un secteur de niche par rapport à l’aviation commerciale, mais mérite qu’on s’y attarde.
En Belgique, il y a 99 avions privés basés dans le pays, selon l’association européenne du secteur (EBAA). FlyingGroup connaît une croissance continue. Sa clientèle dépasse les frontières belges. Il se positionne sur le marché européen et même un peu au-delà. Le groupe est passé d’un revenu de 79 millions d’euros en 2018 à 160 millions en 2024, et la progression continue.
Deux types de clients
FlyingGroup dispose donc de deux types de clients. D’une part, les propriétaires d’avions qu’il faut conseiller de façon très précise depuis l’achat de l’avion jusqu’à son utilisation, en Belgique et à l’étranger. FlyingGroup fournit les pilotes, se charge également de la maintenance, de la gestion des vols. Le client choisit l’avion et l’aéroport où il doit être basé. L’entreprise propose aussi des formules de propriété partagée. Elle espère augmenter le parc des avions en gestion de 10 unités par an. D’autre part, Frédéric Leidgens gère aussi une clientèle de voyageurs réservant des vols privés. Ces trajets peuvent se faire sur des avions de la flotte gérés par FlyingGroup. Cette activité représente 7.000 vols par an et 18.000 passagers.
Certains propriétaires, en fonction de leurs habitudes de vol et de leur agenda, font le choix de ‘charteriser’ leur avion à concurrence de x heures par an lorsque celui-ci n’est pas utilisé. Ce sont des rentrées non négligeables. “Lorsque aucun avion de notre flotte n’est disponible ou ne correspond exactement à ce que le client souhaite, nous avons accès à beaucoup d’autres avions, via une base de données internationale, explique Frédéric Leidgens. Nous jouons, dans ce cas-ci, un rôle d’intermédiaire et de conseil sur mesure.”
Charter : du sur-mesure à la carte prépayée
C’est moins simple que de réserver un vol régulier. “Nous étudions le dossier sur la base de la destination, du nombre de passagers, du poids des bagages, du type d’avion et de la durée passée sur place. Certains petits aérodromes ont des limitations strictes, tous les avions ne peuvent s’y poser. Dans certains aéroports, l’avion ne peut rester plus de deux heures, il doit se repositionner ailleurs si le client reste plus longtemps.” C’est un nouveau métier pour Frédéric Leidgens. Il ne connaissait pas encore spécialement l’aviation, mais bien de nombreux clients potentiels. “Je n’imaginais pas travailler un jour dans l’aviation privée, dit-il. J’ai été approché et recruté, ensuite formé de façon intensive pendant plus d’un an. À présent, je gère un portefeuille de 50 clients directs et réguliers à travers le monde.”
Une approche commerciale qui marche bien est la FlyingCard, une carte prépayée de 25 heures avec un tarif fixe dans quatre catégories d’avions. Par exemple, en biréacteur Pilatus PC24 de six à huit places, avec 3.700 km d’autonomie, ou un Falcon 900 qui peut parcourir 8.200 km. Le coût est très variable selon l’avion et la destination. Il démarre autour de 3.000 euros/heure pour un biréacteur Cessna CJ2 (jusqu’à sept passagers).
Bientôt, des avions électriques
L’aviation d’affaires est parfois critiquée, comme l’aviation en général, pour son impact environnemental. “Elle est pourtant indispensable aux entrepreneurs pour relier des sites difficiles à joindre en vol régulier ou en train”, avance Bernard Van Milders. Il note aussi que la demande est poussée par les délais de plus en plus longs imposés aux aéroports pour les vols réguliers : “On en est à trois heures dans certains cas”. Un aller-retour dans la journée en avion privé permet d’économiser environ quatre heures d’attente. Ce qui est précieux dans certaines situations.
“L’aviation d’affaires est indispensable aux entrepreneurs pour relier des sites difficiles à joindre en vol régulier ou en train.” – Bernard Van Milders (FlyingGroup)
FlyingGroup cherche à limiter l’impact en réduisant au maximum les “empty legs” (vols à vide) de repositionnement. Il recourt aux carburants SAF (biocarburants) qui contribuent à réduire les émissions de CO2. Et soutient des projets d’avions électriques eVTOL (décollage vertical), dont le VX4 de Vertical Aerospace. Il s’agit d’un aéronef britannique qui a fait des vols d’essai. Mais il doit encore être certifié pour des vols courts.
L’entreprise espère bien figurer parmi les premières du secteur à se lancer dans ce nouveau type d’avion sans émission.
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