L’assouplissement de l’objectif de l’Union européenne en matière d’émissions de CO2 pour 2035 envoie “un mauvais signal”, affirme l’organisation EV Belgium mercredi.
La Commission européenne a proposé mardi d’assouplir l’interdiction de vente en 2035 de voitures et camionnettes neuves à moteur thermique (essence, diesel), afin de soutenir une industrie automobile européenne sous pression. Elle propose d’imposer aux constructeurs, en 2035, non plus 100% mais 90% de réduction des émissions de CO2 en sortie d’échappement. Les 10% d’émissions restantes seront compensées par l’utilisation d’acier à faible teneur en carbone et fabriqué dans l’UE, ou par l’usage de carburants de synthèse (“e-fuels”) et de biocarburants.
EV Belgium, qui défend les intérêts du secteur des véhicules électriques, estime que cet assouplissement “nuit à la certitude économique de l’industrie automobile, alors qu’il est nécessaire d’accélérer l’électrification”. L’organisation appelle le gouvernement à défendre sans réserve l’objectif de zéro émission à partir de 2035 et à “ne pas laisser l’économie belge souffrir de nouvelles incertitudes”.
Les intérêts du secteur des véhicules électriques
“L’objectif initial pour 2035 avait pour effet ce qu’une politique industrielle efficace doit faire: créer des certitudes économiques”, réagit Philippe Vangeel, directeur d’EV Belgium. Les constructeurs, fournisseurs, prestataires d’infrastructures de recharge, gestionnaires de réseau et investisseurs ont d’ailleurs aligné leurs stratégies sur un avenir entièrement électrique, ajoute l’organisation. “L’assouplissement de l’objectif n’apporte dès lors aucune flexibilité, mais sème seulement le doute économique à un moment où l’Europe a justement besoin d’accélérer.”
EV Belgium plaide pour “une stratégie économique nationale” visant à renforcer l’industrie des batteries et des bornes de recharge. Elle demande aussi la mise en place d’un cadre fiscal permettant une électrification plus rapide des camionnettes et des camions.