Le trafic aérien belge a été fortement perturbé mardi soir à la suite de multiples observations de drones autour de plusieurs aéroports civils et bases militaires. Par mesure de sécurité, le trafic a été suspendu à plusieurs reprises à Brussels Airport, ainsi qu’à Liège.
Le trafic aérien a été interrompu mardi soir à Brussels Airport et Liège Airport après la détection de plusieurs drones non identifiés dans l’espace aérien. Selon Skeyes, le gestionnaire du contrôle du ciel belge, la décision a été prise par mesure de sécurité peu avant 22h00. Le trafic avait déjà été arrêté un peu avant 20 heures. Il aura ensuite repris brièvement, avant d’être à nouveau suspendu.
Il s’agit d’une procédure standard dans ce genre de situation. Lorsqu’un tel incident survient, le protocole de sécurité impose la suspension immédiate du trafic aérien. Une demi-heure plus tard, une nouvelle évaluation est réalisée. En l’absence de menace confirmée, les opérations reprennent, en principe, normalement.
Toujours selon Skeyes, ces intrusions ont conduit à 28 annulations de vols à Zaventem – douze au départ et seize à l’arrivée – et à plusieurs déroutements vers les aéroports néerlandais de Schiphol et Maastricht. Des signalements similaires ont été rapportés au-dessus des bases aériennes de Kleine-Brogel et Florennes, où sont stationnés des F-16 et les premiers F-35 belges. À Charleroi, le trafic a également été provisoirement suspendu pour les arrivées,
Ces incidents s’inscrivent dans un contexte de recrudescence d’observations de drones ces derniers jours au-dessus de sites sensibles, notamment à Elsenborn et Marche-en-Famenne. Une situation qui suscite l’inquiétude des autorités.
Réunir d’urgence le Conseil national de sécurité
Face à la multiplication des alertes, le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) a appelé le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) à réunir d’urgence le Conseil national de sécurité. « Nous ne pouvons pas accepter que nos aéroports soient paralysés par des vols de drones non autorisés. Cela nécessite une réponse coordonnée et nationale », a-t-il déclaré à l’agence Belga.
Du côté de la Défense, le chef d’état-major Frédérik Vansina a rappelé que l’armée est autorisée à neutraliser les drones survolant les zones militaires, « si cela peut être fait sans risque pour la population ». Le ministre de la Défense Theo Francken (N-VA) a, de son côté, annoncé la préparation d’un plan d’urgence pour équiper la Belgique de systèmes de détection et d’armes antidrones, dont l’achat pourrait être validé dès vendredi en conseil des ministres.
Le Parquet fédéral a ouvert une enquête afin de déterminer l’origine de ces survols, notamment en cas de soupçon d’espionnage. Si la piste d’acteurs étrangers est évoquée, aucune preuve tangible n’a pour l’instant été établie. Mais ces événements illustrent la vulnérabilité croissante des infrastructures critiques face à la prolifération de drones civils et militaires.