40 heures par an dans les embouteillages, comment désengorger nos routes ?

Temps passé dans les embouteillages, coût pour l’économie et longueur cumulée des files : tous les chiffres sont en hausse, cette année. La FEB propose quelques pistes, comme une redevance kilométrique, pour améliorer la situation.

Les Belges sont de plus en plus coincés sur les routes du pays. C’est ce que montre le Belgian Mobility Dashboard, fait par la FEB et la Febiac. Voici les chiffres :

• Sur le premier semestre, les automobilistes belges ont passé 6 minutes et 32 secondes par jour, en moyenne, dans les bouchons. Sur une année entière, cela donne un temps de 40 heures de perdu… soit une semaine de travail complète.
  • C’est une hausse de 3% par rapport à la même période en 2023.
• Ces embouteillages ont un coût, pour l’économie : ils représentent une somme de 2,7 milliards d’euros.
  • En d’autres mots, c’est 0,57% du PIB.
  • Comparé au premier semestre de 2023, c’est une hausse de 10%.
  • Le “temps perdu dans les embouteillages entraîne une réduction de la productivité et des coûts supplémentaires pour les entreprises”, selon le Dashboard.
• La longueur cumulée des embouteillages (sur la première moitié de l’année) atteint quant à elle 8.280 kilomètres. C’est près de 28 fois la longueur du pays, d’Arlon à Ostende.
  • Là, c’est une hausse de 60% par rapport à 2023.

Le Dashboard de la mobilité parle ainsi d’une “dégradation de la situation sur les routes pour les automobilistes belges”. Pour les causes, il pointe notamment les travaux.

Des mesures

Au vu de la situation et de sa dégradation, FEB et Febiac appellent les autorités à prendre des mesures. “Les données du Mobility Dashboard doivent inciter les décideurs politiques à poursuivre leurs efforts et à déployer tous les leviers nécessaires en faveur d’une mobilité plus fluide, durable et multimodale, notamment avec une fiscalité plus intelligente. Via, par exemple, une redevance kilométrique. Les recettes de la redevance peuvent alors être réinvesties directement dans l’amélioration des infrastructures et des services de transport”, suggère le CEO de la FEB, Pieter Timmermans.

La redevance kilométrique avait déjà été mise sur la table, ces dernières années, mais les débats n’avaient pas abouti. Une autre forme de redevance se dessine, cependant : la vignette de circulation. Le nouveau gouvernement wallon l’a proposée dans sa déclaration de politique régionale et espère pouvoir capter une contribution des millions de conducteurs étrangers qui traversent le pays tous les ans.

L’association Touring est de son côté plutôt favorable à une forme de redevance kilométrique qu’à une vignette, avait-elle noté en réaction à l’accord de gouvernement. Elle rejoint ainsi l’avis de Timmermans.