Meta remonte largement la pente au premier semestre 2023 et met les bouchées doubles dans l’IA

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Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a transformé l’essai au deuxième trimestre avec des revenus et profits meilleurs que prévu, grâce à un rebond de la publicité, tout en investissant davantage dans l’intelligence artificielle (IA).

Le géant des réseaux sociaux a amassé 32 milliards de dollars de revenus au deuxième trimestre, en hausse de 11% sur un an, dont il a dégagé 7,8 milliards de bénéfice net (+16%), d’après son communiqué de résultats publié mercredi. “C’est son premier trimestre avec une croissance à deux chiffres du chiffre d’affaires depuis la fin 2021”, note Debra Aho Williamson, analyste d’Insider Intelligence. “Si l’entreprise continue sur sa lancée au deuxième semestre, elle finira 2023 en bien meilleure forme qu’elle n’a commencé l’année.”

L’action du groupe californien, qui vient de lancer Threads, une nouvelle application rivale de Twitter (rebaptisé X), et un programme d’IA de dernière génération, prenait près de 7% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York mercredi.

Dans son communiqué de résultats, l’entreprise s’est félicitée que le nombre de parutions de publicités sur ses différentes applications ait augmenté de 34% sur un an au deuxième trimestre. “Il y a eu plusieurs facteurs positifs au deuxième trimestre, y compris la bonne performance de +Advantage+, la nouvelle série d’outils d’automatisation publicitaire à base d’IA, et un meilleur contexte économique”, commente Debra Aho Williamson.

Après une année 2022 difficile, Meta a largement remonté la pente au premier semestre 2023, notamment grâce à d’importants plans sociaux. La société compte désormais près de 71.500 employés dans le monde, 14% de moins qu’il y a un an.

“Gêne”

“Meta fait encore face à des défis”, tempère cependant l’analyste, soulignant que la part de marché du numéro deux mondial de la publicité numérique devrait baisser à 20% cette année, notamment à cause de la progression de TikTok et d’Amazon.

Le 5 juillet, le groupe a lancé un nouveau réseau social centré sur les conversations écrites, Threads, téléchargé plus de 100 millions de fois en quelques jours, notamment grâce à une inscription facilitée directement via Instagram. Même si les utilisateurs semblent moins actifs qu’au début, et même sans publicité pour l’instant, “le lancement a été une aubaine en termes d’image pour Meta et a contribué à détourner l’attention de son activité de métavers en plein marasme“, estime Debra Aho Williamson. Reality Labs, la branche chargée de développer les appareils et applications de réalités augmentée et virtuelle, a perdu 3,7 milliards de dollars au deuxième trimestre.

Elle avait déjà enregistré des pertes nettes de 13,7 milliards en 2022 et Meta prévoit une addition encore plus salée en 2024.

Lors de la conférence téléphonique sur les résultats, Mark Zuckerberg a de nouveau défendu sa vision d’un univers immersif qui serait le futur d’internet. “L’adoption n’est pas aussi rapide que nous ne l’avions envisagé, cela donne à réfléchir”, a-t-il reconnu, ajoutant “comprendre la gêne des investisseurs” vis-à-vis de ces investissements conséquents sans retour immédiat. “C’est un pari à très long terme (…) et je ne peux pas garantir que j’aurai raison”, a-t-il continué. “Mais je crois que c’est la direction dans laquelle va le monde (…) et que nous serons contents d’avoir fait tout ça.”

“Agents d’IA”

Meta a aussi dû investir massivement dans l’IA générative (capable de produire du texte et/ou des images sur simple requête en langage courant) pour rattraper son retard sur ses voisins Google, OpenAI et Microsoft. La semaine dernière, le groupe a ouvert gratuitement en “open source” (accès libre au code de programmation) son modèle de langage Llama 2 aux entreprises et aux chercheurs, un concurrent du modèle d’OpenAI, à l’oeuvre dans ChatGPT et Bing.

Mark Zuckerberg a donné des détails sur les produits d’IA générative que Meta compte mettre au point: il a évoqué des outils de création (pour faciliter le travail des annonceurs, notamment), des outils de productivité en interne, et surtout des agents conversationnels. “Cela devrait résoudre un des plus gros problèmes que nous avons pour dégager des revenus des services de messagerie”, a-t-il assuré, à savoir le coût des ressources humaines nécessaires pour répondre aux consommateurs lors des interactions avec les entreprises. “Mais on peut imaginer un monde où toutes les entreprises auront un agent d’IA”, s’est-il enthousiasmé.

Quelques 3,88 milliards de personnes dans le monde se servaient tous les mois d’au moins une des plateformes du groupe (Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp) au deuxième trimestre.

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