L’Union Saint-Gilloise, entre rêve à Madrid et cauchemar à Bruxelles

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Frederic Brebant
Frederic Brebant Journaliste Trends-Tendances 

Ce soir, l’Union affronte l’Atlético Madrid en Ligue des Champions. Une affiche de prestige toutefois ternie par une nouvelle décision de justice: le projet du stade unioniste sur le site du Bempt à Forest est aujourd’hui mis à l’arrêt.

L’Union Saint-Gilloise s’apprête à vivre un moment historique, ce soir, à Madrid. En Ligue des Champions, les Bruxellois vont affronter l’Atlético, en espérant, cette fois, briller sous les feux médiatiques.

Mais tandis que les regards se tournent logiquement vers l’Espagne, une décision judiciaire vient quelque peu ternir l’euphorie unioniste. Le tribunal de première instance francophone de Bruxelles a en effet ordonné à la Région bruxelloise de suspendre toute urbanisation et imperméabilisation des terrains non bâtis de plus d’un demi-hectare, jusqu’à l’adoption d’un nouveau Plan régional d’affectation du sol (PRAS). Avec cette précision: tout projet de construction sur ces friches est gelé jusqu’au 31 décembre 2026 si aucun nouveau plan régional d’aménagement du territoire n’est mis en place d’ici là.

Parmi les sites directement touchés par cette décision figurent notamment la friche Josaphat à Schaerbeek et le bois de Calevoet à Uccle, mais aussi le site du Bempt à Forest où l’Union comptait bâtir son futur stade.

Un projet d’envergure

Porteur d’espoirs européens, le site du Bempt doit symboliser la métamorphose de l’Union Saint-Gilloise, à savoir quitter le stade Joseph Marien d’une capacité de quelque 8.000 places pour une enceinte moderne et multifonctionnelle d’environ 15.000 places. Un projet ambitieux, dont le coût est estimé entre 60 et 80 millions d’euros, financé majoritairement par le club lui-même, sans soutien public annoncé.

Outre le nombre de places fortement revu à la hausse, l’objectif du Bempt est surtout d’offrir un nouveau complexe qui répond aux standards européens avec des espaces médias, des loges, des parkings VIP et des aménagements paysagers sur une surface de près de 38.000 m². Le tout sur une friche industrielle à réhabiliter, transformée en pôle sportif et urbain.

Mais les obstacles ne cessent de s’accumuler pour l’Union. Dès l’été dernier, Bruxelles Environnement avait déjà autorisé — non sans controverse — l’abattage de plus de 200 arbres et la perturbation d’espèces protégées, au nom d’un ‘‘intérêt public majeur’’. Désormais, c’est la décision du tribunal de première instance francophone de Bruxelles qui remet tout le processus à zéro. La Région ne peut plus légalement délivrer de permis d’urbanisation tant que le nouveau PRAS n’a pas été adopté.

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Et maintenant ?

Si la décision du tribunal ne tue pas le projet de stade, il le met toutefois en arrêt forcé. La Région de Bruxelles-Capitale doit d’abord réviser son PRAS — un processus long et complexe, ponctué de consultations et d’études d’incidences – avant que deux scénarios se dessinent : soit la Région trouve une voie légale pour adapter localement le plan et justifier une exception, soit l’Union devra patienter jusqu’à la fin du moratoire, c’est-à-dire le 31 décembre 2026.

D’ici là, le club pourrait aussi rouvrir la piste d’une rénovation du stade Marien ou choisir la piste d’un partenariat renforcé avec un club qui dispose des infrastructures réglementaires, ce qui paraît toutefois peu probable à court terme.

En attendant un ultime rebondissement, l’Union essaiera quand même de briller ce soir à Madrid, sans doute un peu gêné par ce nouveau caillou dans sa chaussure bruxelloise.

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