Les entreprises continuent d’investir principalement sur fonds propres
La majorité des entreprises belges ont une vision de l’avenir plutôt ambitieuse. Pas moins de 61 % d’entre elles ont des plans de croissance pour les années à venir. Ce sont surtout les start-up (65 %) et les entreprises familiales (61 %) qui envisagent une telle expansion.
C’est ce qui ressort du baromètre annuel, réalisé par le consultant BDO, auprès de plus de 500 entreprises.
“Idéalement, ce chiffre devrait être plus élevé, car normalement tout entrepreneur a des ambitions de croissance. Il s’agit d’une indication claire de l’impact de la volatilité économique et d’une conséquence de la pénurie de personnel”, déclare Peter Van Laer, CEO de BDO Belgique.
Un petit groupe de chefs d’entreprise envisage d’arrêter, de démissionner. Inquiétant ou bien normal ?
PETER VAN LAER. “Alors que nous sortons d’une série de crises à répétition, avec une pandémie, la guerre en Ukraine et la crise énergétique, qu’un petit pourcentage d’entre eux souhaitent arrêter est tout à fait plausible. D’ailleurs, le fait que des responsables d’entreprises démissionnent ou envisagent de le faire fait aussi partie d’une économie bien gérée. Bien sûr, il est nécessaire d’avoir suffisamment de nouvelles entreprises au niveau local pour remplacer celles qui sont moins performantes.
Fait remarquable, 67 % des entreprises en croissance prévoient un transfert au cours des cinq prochaines années.
VAN LAER. “Cela n’est pas surprenant en soi. Dans une trajectoire de croissance, à certains moments, il y a un besoin de nouveaux capitaux pour passer à la phase suivante. Au départ, le financement est souvent assuré par des fonds propres, mais au fur et à mesure que l’entreprise se développe, elle recherche également un financement externe ou des capitaux supplémentaires, par exemple en ouvrant sa structure à de l’actionnariat.
Quel est le chiffre le plus surprenant pour vous ?
VAN LAER. “C’est le degré élevé de financement et d’investissements par les capitaux propres, à savoir 57 % de flux de trésorerie propres. Cela montre que de nombreuses entreprises ont encore aujourd’hui une structure financière très saine, même après plusieurs crises.”
Dans quelle mesure la hausse des taux d’intérêt constitue-t-elle un défi ou un problème ? Freine-t-elle les ambitions de croissance des entreprises ?
VAN LAER. “La hausse des taux d’intérêt augmente incontestablement le coût du financement des projets de croissance et peut avoir un impact sur les rendements. Par exemple, dans les années 2000, l’espérance de rendement d’un projet tournait autour de 15 à 25 %. Au fil des ans, ce taux est tombé à 10-18 %. Aujourd’hui, nous constatons une nouvelle augmentation. Tout cela signifie que certains projets qui étaient considérés comme rentables hier ne le sont peut-être plus aujourd’hui.
Certaines entreprises ont-elles des problèmes de ce type ?
VAN LAER. “Lorsque les taux d’intérêt ne sont pas fixés, leur hausse exerce une pression accrue sur les flux de trésorerie. Les entreprises ayant des ratios d’endettement plus élevés sont donc les plus touchées dans un premier temps.”
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