L’économie flamande devrait croître plus que celle de la Wallonie et de Bruxelles (graphiques)
Au cours des prochaines années, l’économie de la Flandre devrait continuer à croître plus fortement que celle de Bruxelles et de la Wallonie. C’est ce qui ressort des Perspectives économiques régionales 2023-2028 publiées mardi par le Bureau fédéral du Plan, l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA), Statistiek Vlaanderen et l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS)
Si le nombre d’emplois augmente plus rapidement en Flandre, c’est l’emploi des résidents bruxellois qui augmenterait toutefois plus fortement que celui des résidents wallons et flamands (1,3% par an contre, respectivement, 0,7% et 0,9%), notamment grâce à la poursuite de l’augmentation des navettes de Bruxelles vers la Flandre. En outre, la croissance de la population d’âge actif ralentit davantage à Bruxelles que dans les deux autres régions. Le taux d’emploi augmenterait dès lors le plus rapidement à Bruxelles, où il atteindrait 68,9% en 2028, contre 79,3% en Flandre et 68,1% en Wallonie. L’ambition affichée par le gouvernement fédéral est d’atteindre un taux d’emploi de 80% en 2030 sur l’ensemble du pays.
Au premier trimestre 2023, le taux d’emploi en Belgique s’élevait à 72,1%, soit 66,0% à Bruxelles, 77,3% en Flandre et 65,0% en Wallonie, selon les dernières statistiques publiées par Statbel. Le taux d’emploi des 20-54 ans s’élevait à 76,4% contre 57,7% pour les 55-64 ans.
Une hausse non linéraire
L’évolution du taux d’emploi ne serait toutefois par linéaire. En 2023, dans le contexte de ralentissement conjoncturel, la progression de l’emploi fléchirait nettement dans les trois régions, pour s’établir à 1,2% en Flandre et à 0,8% en Wallonie et à Bruxelles. La progression flamande plus dynamique proviendrait notamment des branches “commerce et horeca” et “transports et communication”.
En 2024, la croissance de l’emploi intérieur ralentirait encore quelque peu à Bruxelles (0,5%). La contribution de l’emploi de la branche “administration publique et enseignement”, encore élevée en 2023, s’y réduirait en effet sensiblement. Dans les deux autres régions, la progression de l’emploi se stabiliserait mais la Flandre conserverait une croissance de la branche des “autres services marchands” supérieure, ce qui se répercuterait sur la croissance régionale totale (1,1% en Flandre, contre 0,8% en Wallonie).
Crise énergétique
La crise énergétique pèse par ailleurs sur la croissance économique des trois Régions en 2023. L’économie wallonne continuerait de croître moins vite (0,9%) que celle de la Flandre (1,4%) et de Bruxelles (1,3%). En 2024, la croissance du PIB belge devrait remonter à 1,6%, portée par l’amélioration de la conjoncture internationale et une légère accélération de la croissance de la demande intérieure. Au niveau régional, la croissance économique s’accélérerait, par rapport à l’année précédente, en Flandre (1,7%) et, davantage encore, en Wallonie (1,5%) alors qu’elle ralentirait légèrement à Bruxelles (1,2%). Au cours de la période 2024-2028, l’économie flamande progresserait de 1,6% par an en moyenne tandis que la croissance économique s’établirait à 1,3% en Wallonie et à 1,1% à Bruxelles.
Le rapport se penche aussi sur le pouvoir d’achat des Belges, l’état des finances publiques et sur les émissions de CO2 émises par le pays. Grâce notamment aux mesures de soutien des pouvoirs publics, le pouvoir d’achat des ménages (défini comme le revenu disponible réel par habitant) a globalement bien résisté aux conséquences de la crise sanitaire, relèvent les différents instituts statistiques du pays. Au cours de la période 2025-2028, l’inflation devrait se normaliser, de même que la croissance des différentes composantes du revenu disponible, avec toutefois des spécificités régionales. Le vieillissement de la population, plus marqué en Flandre et en Wallonie, devrait continuer à alimenter l’augmentation des pensions, de loin la catégorie la plus importante des prestations sociales. Le pouvoir d’achat des ménages flamands et wallons augmenterait de 1,2% par an en moyenne sur la période 2025-2028, celui des ménages bruxellois de 1,5%.
Finances publiques
Du côté des finances publiques, le déficit de l’entité I (pouvoir fédéral et sécurité sociale) se détériore sous l’impulsion des dépenses de pensions et de soins de santé. Le solde global des entités fédérées, quant à lui, s’améliore progressivement. Le déficit reste toutefois plus élevé qu’avant la crise du Covid-19. L’amélioration à moyen terme du compte des Communautés et Régions est surtout attribuable à l’extinction progressive des plans de relance de la Communauté flamande et de la Région wallonne. Le solde de la Communauté française et celui de la Région de Bruxelles-Capitale évolueront peu à moyen terme.
Enfin, les émissions de CO2 augmenteraient relativement fortement en 2025 et, surtout, en 2026 en Flandre et en Wallonie, en raison de la mise à l’arrêt des dernières centrales nucléaires, mais diminueraient ensuite, après la réouverture des deux centrales nucléaires les plus récentes. À Bruxelles, les émissions se stabiliseraient pratiquement au cours de la période 2023-2028.
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