Le rêve américain : dix années de marché haussier
Le 9 mars 2009, rien ne suggérait que nous allions connaître la plus longue ascension de Wall Street depuis 1900. Huit ans et demi plus tard, la tendance haussière est toujours intacte. Nous nous référons à la définition classique de la tendance boursière haussière, appelée également ” bull market “, ou ” trend haussier “, selon laquelle, d’une part, la hausse à partir du plancher dépasse les 20 % et, d’autre part, la tendance perdure tant qu’aucun repli de plus de 20 % n’intervient. La durée de ce marché haussier est unique. Le record précédent, de 98 mois, remonte à la période 1921-1929. La moyenne historique s’élève à 54 mois ou quatre ans et demi. Aujourd’hui, nous sommes au double de la moyenne ! Ce marché haussier n’est cependant pas aussi puissant qu’à l’époque : 278 % aujourd’hui pour le Standard&Poor’s 500 (l’indice des 500 principales entreprises américaines cotées), contre 497 % dans les années 1920 et 295 % entre 1990 et 1998. Cela dit, la progression se poursuit, et représente presque le double de la moyenne historique de +136 %. Mais seule la performance américaine est une véritable prouesse. L’Europe est en effet bien loin derrière. Pour l’Eurostoxx 50 ou l’indice Stoxx 600, le trend haussier s’était interrompu en 2011 et en 2016 ; le premier indice est donc ” à peine ” de 102 % plus élevé qu’en mars 2009, et le second l’est de 149 %.
Le Mur des lamentations
Reste évidemment à savoir combien de temps encore cette ascension peut durer, ou si un marché haussier de 120 mois ou 10 années est possible. Revenons un instant sur les principaux paramètres qui sous-tendent cette hausse exceptionnelle des marchés depuis 2009 :
– Mur des lamentations : la crise bancaire et la Grande Récession qui l’a suivie ont eu de lourdes retombées sur les indices boursiers, lesquels ont perdu la moitié de leur valeur en peu de temps. Nous assistons à une ascension amorcée au lendemain d’un mouvement de panique généralisé et puissant, à l’escalade depuis 2009 d’un mur des lamentations très haut.
– Politiques monétaires extrêmement souples : les interventions sans précédent des banques centrales ont constitué le principal facteur de soutien de la hausse. Enormément d’argent créé a reflué vers les actifs financiers, notamment les actions.
– Lissage du cycle conjoncturel : depuis 2009, les Etats-Unis n’ont plus connu de réelle crise économique, financière ou immobilière. Contrairement à l’Union européenne. La Federal Reserve a très clairement lissé le cycle conjoncturel à une croissance annuelle modérée de 2 à 2,5 % aux Etats-Unis.
Nous ne pouvons évidemment prédire l’avenir, mais nous estimons probable que la hausse actuelle dure neuf années. Une ascension de dix années est moins probable, compte tenu des valorisations tendues et de la hausse attendue des taux.
Les interventions sans précédent des banques centrales ont soutenu la hausse des marchés.
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