La ville: une mine moderne de matériaux
Les chercheurs estiment que l’humanité a d’ores et déjà épuisé un quart des réserves totales de ressources naturelles rares. Pour certaines matières premières, on parle même de tarissement imminent. La solution réside peut-être dans l’urban mining, qui consiste à récupérer le maximum de matières premières neuves dans les déchets de la ville.
L’urban mining envisage la ville comme une mine moderne, où d’innombrables matières premières (et même des métaux nobles) s’offrent à nous. Werner Annaert, membre de la fédération sectorielle Go4Cycle, qui représente 220 entreprises : ” Nous récupérons les déchets produits par la société depuis de nombreuses années déjà. À la différence qu’aujourd’hui, les entreprises de recyclage sont de plus en plus à même de réaliser une collecte sélective des déchets et d’en tirer bien plus de nouvelles matières premières. “
La collecte n’est plus l’étape finale
Cette approche consistant à ” boucler la boucle ” a été encouragée par le législateur. ” La collecte des déchets n’est plus l’étape finale, mais le point de départ d’une nouvelle chaîne. On accorde donc une attention accrue aux matériaux qui peuvent être collectés, à leur qualité, aux matières premières qui peuvent en être extraites et à leur utilisation. “
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L’étape suivante consiste à inverser l’ensemble de ce raisonnement et à réfléchir en termes d’économie circulaire. Werner Annaert : ” Nous devons embrasser ce changement pour nous demander avant tout : de quels produits avons-nous besoin ? Quels sont les matériaux nécessaires à cet égard ? Comment les trouver par le biais de l’urban mining ? “
L’innovation a besoin d’un coup de pouce pour aller encore plus loin dans le sens de l’écodesign.
À la recherche de produits infinis
” Il existe à la fois un défi plus large, qui consiste à garantir que ce qui est produit aujourd’hui puisse durer indéfiniment. Cette démarche exige une collaboration entre les entreprises de production et de recyclage, mais également au niveau politique, entre les domaines de l’économie, des déchets et de l’environnement. L’innovation a besoin d’un coup de pouce pour aller encore plus loin dans le sens de l’écodesign. “
Plusieurs exemples montrent pourtant que tout cela est possible, dès aujourd’hui. ” Derbigum, un fabricant de solutions d’étanchéité pour toits, propose désormais de la tôle, des membranes imperméables et de la colle composées à près de 30% de matières recyclées. L’entreprise pourra, à terme, récupérer les matériaux en fin de vie et les recycler entièrement, ” poursuit Werner Annaert.
” Je pense aussi à Govaplast, qui a développé un processus permettant de fabriquer des planches de terrasse au départ de déchets plastiques recyclés à 100%. Ces nouvelles planches sont, à leur tour, entièrement recyclables. “
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