L’une des plus fameuses dynasties industrielles belges, qui lia son destin à celui de la Cité des loups, se raconte à Bois-du-Luc.
Cent cinquante ans de collaboration entre La Louvière et les usines Gustave Boël, présentés dans l’un des lieux emblématiques de la révolution industrielle en Belgique. Au départ, ce qui n’est encore qu’un hameau de la commune de Saint-Vaast en Hainaut, bénéficie d’un double avantage : sa proximité avec le chemin de fer et le canal vers Charleroi. Croisement stratégique de la circulation des matières, il sert les établissements métallurgiques encore appelés Ernest Boucquéau. Mais lorsque Gustave Boël prend la tête des affaires en 1880, transformant le lieu en aciérie, le signal de l’expansion est donné. A la veille de la Première Guerre mondiale, ses usines sont parmi les plus importantes du pays, occupant pas moins de 150 hectares en 1930. La success story durera jusqu’au dernier quart du 20e siècle où cokerie, hauts-fourneaux, aciérie, laminoirs, doivent signer des alliances externes pour espérer survivre. En 1999, les anciennes usines Boël sont rachetées par Duferco qui, un mariage avec un géant russe plus tard, ferme définitivement ses portes en 2013.
Cette saga, l’expo présentée à l’Ecomusée de Bois-du-Luc la détaille via quatre axes – historique, humain, urbain, avenir – tout en en exhibant quelques éléments symboles : écrous, ferrailles, outils, cartes d’identité d’anciens ouvriers ou documents, qui donnent des visages aux travailleurs d’autrefois. L’expo, tenue dans l’ancien magasin de la cour des ateliers – à gauche du site, patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2012 – doit absolument se compléter par une visite de l’autre partie de Bois-du-Luc. Celle où sont conservés les machines et dispositifs des anciens charbonnages locaux, sans oublier l’étonnante cité ouvrière, remarquable ensemble architectural faisant face à l’Ecomusée.
“Boël. Une usine dans la ville”, jusqu’au 30 novembre, www.ecomuseeboisduluc.be