Le président Volodymyr Zelensky a appelé jeudi les soutiens de l’Ukraine à oeuvrer pour un “changement de régime” en Russie, après des bombardements meurtriers russes à l’aube sur Kiev, et l’annonce par Moscou de la prise d’une ville stratégique dans l’est.
“Si le monde ne vise pas un changement de régime en Russie, cela signifie que même après la fin de la guerre, Moscou continuera à tenter de déstabiliser les pays voisins”, a-t-il déclaré en participant par lien vidéo à une conférence marquant les 50 ans des Accords d’Helsinki. “Je crois que la Russie peut être poussée à mettre fin à cette guerre. C’est elle qui l’a commencée, et on peut la contraindre à y mettre un terme”, a-t-il ajouté quelques heures après de nouvelles frappes russes qui ont tué au moins huit personnes dont un garçon de six ans, ont indiqué les services de secours à l’AFP.
Cette attaque de drones et de missiles jeudi à l’aube a aussi fait plus de 70 blessés, selon la même source. Neuf enfants se trouvent parmi les blessés, a indiqué sur Telegram le maire de Kiev, Vitali Klitschko.
Volodymyr Zelensky a dénoncé un “nouveau spectacle meurtrier” de la part de la Russie, alors que les États-Unis pressent Moscou de mettre un terme à plus de trois ans de son invasion de l’Ukraine.
Le président américain Donald Trump a donné 10 jours à compter de mardi à Vladimir Poutine pour mettre un terme à ce pire conflit armé en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale et qui a fait des dizaines, voire centaines de milliers de morts dans les deux pays.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiga a estimé sur X qu’il était “temps de mettre la pression maximale sur Moscou”. “Le président (américain) Trump a été très généreux et très patient avec Poutine, essayant de trouver une solution”, a-t-il poursuivi. “Il est temps de synchroniser toutes les mesures de sanctions. Il est temps d’imposer la paix par la force” alors que le président russe “ne cherche qu’à détruire et tuer”.
Vote crucial
Les nouvelles frappes sont intervenues avant un vote crucial au Parlement qui a approuvé jeudi à la mi-journée le rétablissement de l’indépendance des instances de lutte contre la corruption, revenant sur un précédent texte très critiqué.
Un total de 331 députés – le minimum requis étant de 226 – ont voté en faveur du nouveau texte proposé par Volodymyr Zelensky, au cours de la session plénière retransmise en direct.
La précédente loi votée le 22 juillet prévoyait de placer l’agence nationale anticorruption (le NABU) et le parquet spécialisé anticorruption (le SAP) directement sous la tutelle du procureur général, lui-même nommé par le chef de l’Etat.
Décriée par la société civile et l’Union européenne, la loi ainsi adoptée avait provoqué les premières manifestations d’ampleur en Ukraine depuis le début de l’invasion russe en 2022. La Commission européenne a salué un texte qui rétablit les “principaux garde-fous” permettant l'”indépendance” des agences anticorruption.
Les forces russes ont multiplié les attaques meurtrières en Ukraine ces derniers mois. Dans la nuit de lundi à mardi, au moins 25 civils dont une femme enceinte et une quinzaine de personnes détenues dans une colonie pénitentiaire de la région de Zaporijjia (sud), avaient perdu la vie dans des bombardements russes.