Von der Leyen avance le plan ReArm Europe: 800 milliards pour la défense

Ursula von der Leyen, présidente de la Comission européenne, présente son plan pour la défense. (Photo by Nicolas TUCAT / AFP)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La présidente de la Commission européenne avance plusieurs moyens pour nourrir un fonds destiné à réarmer l’Europe, dont l’exclusion de ces dépenses du calcul du déficit, des fonds régionaux, des moyens non utilisés du Covid et des capitaux privés via la BEI.  

Cela avait été évoqué dimanche lors du Sommet de Londres et cela n’a pas traîné: la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a présenté ce mardi un plan ReArm Europe. Il pourrait être doté de 800 milliards d’euros.

“Nous vivons des temps dangereux, a-t-elle justifié. La sécurité européenne est menacée de façon très concrète.”

Plusieurs moyens sont invoqués: exclusion des dépenses militaires du Pacte de stabilité à hauteur de 1,5% du PIB, utilisation des fonds régionaux européens pour la défense, utilisation de 150 milliards du fonds de relance post-Covid non utilisés pour des projets communs, autorisation donnée à la Banque européenne d’investissement de financer des projets militaires.

“Cela permettra aux Etats membres d’augmenter de manière significative leurs dépenses de défense sans déclencher la procédure de déficit excessif”, a-t-elle précisé.

Cinq pistes concrètes

Le plan de la Commission européenne vise à “nourrir” le Sommet des chefs d’Etats européens convoqué ce jeudi 6 mars, après les bousculements géopolitiques d’envergure survenus ces dernières semaines.

Concrètement, donc, cinq pistes sont avancées.

La première vise à donner plus de marge budgétaire aux États membres en évitant, pendant quatre ans, que leurs dépenses de défense ne pèsent sur les procédures pour déficit excessif. Elle passe par l’activation d’une clause de dérogation aux règles du Pacte de stabilité et de croissance, à l’échelle nationale.

L’Allemande propose aussi d’orienter 150 milliards d’euros de prêts aux États membres vers des capacités paneuropéennes de défense anti-aérienne, anti-missile, de munitions, de drones, etc, via des achats communs qui garantiraient l’interopérabilité des armements.

Les États membres pourraient en outre, propose-t-elle, réorienter des financements qu’ils reçoivent de l’Union dans le cadre de la politique de cohésion (le rattrapage socio-économique des régions les moins riches) vers leurs politiques de défense.

Les quatrième et cinquième pistes visent à mobiliser les capitaux privés via une accélération de l’avènement d’une Union de l’épargne et de l’investissement, ainsi que par des programmes de la Banque européenne d’investissement (BEI).

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