La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a appelé mercredi l’UE à abandonner la règle de l’unanimité entre les 27 Etats membres dans des domaines comme la politique étrangère, pour accélérer la prise de décisions.
“Je pense que nous devons passer à la majorité qualifiée dans certains domaines, par exemple pour la politique étrangère. Le moment est venu de nous libérer du carcan de l’unanimité!”, a plaidé la dirigeante lors de son discours annuel sur l’Etat de l’Union européenne devant le Parlement européen à Strasbourg.
A cause de cette règle, l’Europe peine à avancer sur plusieurs dossiers pourtant soutenus par l’écrasante majorité des Etats membres. C’est notamment le cas du processus d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, gelé par la Hongrie. Sans feu vert du Premier ministre Viktor Orban, aucun progrès possible.
Les traités européens précisent les domaines dans lesquelles les décisions requièrent l’accord à l’unanimité des Etats membres, et lesquelles sont prises à la majorité qualifiée (généralement, au moins 15 Etats sur les 27, représentant au moins 65% de la population de l’UE).
Depuis le Traité de Lisbonne, la majorité qualifiée est devenue la règle par défaut, sauf pour plusieurs domaines clés dont la politique étrangère, la fiscalité et la sécurité. L’idée d’abandonner la règle de l’unanimité est régulièrement proposée au sein de l’UE, pour empêcher qu’un seul pays puisse bloquer des décisions, mais n’a jamais abouti jusqu’ici. Et pour cause: son abandon nécessiterait lui aussi l’unanimité.
Le prédécesseur d’Ursula von der Leyen, Jean-Claude Juncker, avait lui même défendu son abandon dans son dernier discours sur l’état de l’UE, en 2018, affirmant qu’il permettrait à l’Europe de mieux faire entendre sa voix dans le monde.