La Commission européenne a proposé mardi d’imposer des frais de 2 euros sur chaque petit colis entrant en Europe, dont l’immense majorité proviennent de Chine.
“On parle de 2 euros par paquet, payé par la plateforme”, a déclaré le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, devant le Parlement européen à Bruxelles.
L’idée est spécifiquement de cibler les colis de “faible valeur”, ceux qui valent moins de 150 euros — seuil en dessous duquel les paquets envoyés depuis un pays tiers dans l’Union européenne échappent aux taxes douanières. Les services des douanes sont submergés par un afflux toujours plus grand de ces petits colis importés.
Les statistiques concernant ces produits sont vertigineuses : quelque 4,6 milliards d’envois d’une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, soit plus de 145 chaque seconde. Sur ce total, 91 % provenaient de Chine.
Ces frais de 2 euros serviraient à financer les contrôles aux douanes, a expliqué le commissaire Sefcovic. “C’est pourquoi je ne qualifierais pas ces frais de gestion comme une taxe, mais simplement comme une façon de compenser leur coût”, a-t-il détaillé, saluant l’”énorme” charge de travail des fonctionnaires des douanes.
Afflux croissant de colis de faible valeur
Ces contrôles sont d’autant plus amenés à se renforcer face à l’afflux croissant de colis de faible valeur envoyés depuis l’Asie, via des plateformes telles que Shein ou Temu. Cet afflux est également redouté en raison de la hausse des droits de douane voulue par les États-Unis, notamment sur les petits colis originaires de Chine.
La Commission européenne a appelé, en février, à supprimer l’exonération de droits de douane en vigueur depuis 2010, en invoquant notamment les risques d’importation “de produits dangereux” et l’empreinte environnementale non négligeable liée à de tels volumes.
Elle espère également qu’une partie des recettes générées par ces frais sur les petits colis pourra être affectée au budget de l’Union européenne.
Outre les impacts sur la santé et la sécurité des consommateurs européens, la Commission dénonce aussi les effets négatifs sur l’environnement ainsi que les distorsions de concurrence avec les commerçants européens, notamment les PME, qui, eux, respectent les normes de l’UE.