Vers une crise politique imminente en Allemagne
L’Allemagne, où la coalition d’Olaf Scholz est menacée d’implosion, risque une crise politique “au pire moment” compte-tenu des difficultés économiques qu’elle traverse et des incertitudes géopolitiques, a mis en garde lundi le vice-chancelier Robert Habeck.
Un échec du gouvernement mené par le social-démocrate Olaf Scholz avec les Verts et les libéraux du FDP interviendrait “vraiment au pire moment au regard de ce qui se passe en Ukraine, au regard de la situation économique en Allemagne et au regard des élections américaines”, a déclaré à la presse l’écologiste Robert Habeck, également ministre de l’Economie et du Climat.
Il s’était auparavant entretenu à la chancellerie avec Olaf Scholz et le chef du FDP, le ministre des Finances Christian Lindner.
Les ténors de la coalition tripartite, au plus bas dans les sondages, se disputent depuis des semaines pour résoudre leurs désaccords sur la politique économique du pays.
Le budget 2025, qui cristallise toutes les tensions, doit être bouclé à la mi-novembre.
Plusieurs réunions de négociation sont prévues cette semaine et la semaine prochaine alors que l’hypothèse d’une implosion de la coalition, en cas d’impasse des discussions, ne cesse de gagner du terrain. Cela ouvrirait la voie à des élections anticipées avant la date prévue du 28 septembre 2025.
“Le gouvernement est dans une mauvaise passe”, a reconnu Robert Habeck. Résoudre les différends sur le budget “n’est pas un petit défi, mais c’est un défi qui peut être relevé”, a-t-il assuré.
Comment relancer économiquement l’Allemagne ?
Les désaccords de la coalition au pouvoir depuis fin 2021 se concentrent sur les solutions pour relancer la première économie européenne menacée de récession pour la deuxième année consécutive.
Les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz ne veulent pas reculer sur les questions sociales, les Verts tentent de sauver leur agenda écologique.
De récentes propositions du ministre des Finances menacent d’aggraver la crise tant elles vont à l’encontre de la ligne suivie jusqu’à présent par le gouvernement.
Il réclame notamment la fin de l'”impôt de solidarité” instauré en 1991, initialement pour financer le coût de la réunification et l’abandon par l’Allemagne de ses objectifs climatiques plus ambitieux que ceux fixés par l’Union européenne.
Le chancelier a de son côté demandé aux partenaires d’être prêts à faire des compromis. “Il s’agit de relever le défi auquel nous sommes confrontés en ces temps difficiles”, a-t-il déclaré dans un message sur le réseau social X, appelant ses alliés à faire preuve de “pragmatisme” et non d'”idéologie”.
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