Le Tribunal de l’UE a confirmé mercredi le refus d’enregistrer dans l’Union une marque “Pablo Escobar”, du nom du célèbre trafiquant de drogues colombien.
La demande provenait d’une société de Puerto Rico nommée “Escobar Inc.”, qui souhaitait commercialiser toute une série de produits et services sous la marque “Pablo Escobar”. Mais l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) a refusé l’an dernier d’enregistrer une telle marque, estimant qu’elle serait “contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs“. Impossible, pour l’EUIPO, que les consommateurs lambda ne fassent pas le lien avec l’activité criminelle d’Escobar, baron de la cocaïne et dirigeant du “cartel de Medellín”, et toutes les souffrances qui y ont été liées.
La société a introduit un recours contre ce refus, auprès du Tribunal de l’UE. Elle contestait l’invocation de l’ordre public et des bonnes mœurs, affirmant que Pablo Escobar, “en raison de ses nombreuses bonnes actions en faveur des pauvres en Colombie, serait devenu un personnage mythique de la culture populaire dominante“. Elle arguait également d’une violation de la présomption d’innocence, le trafiquant n’ayant jamais été condamné au pénal.
Crimes et souffrances
Le Tribunal de l’UE a rejeté ces arguments et validé le travail de l’EUIPO. Ce dernier s’était basé sur la perception “du public espagnol, car celui-ci connaît le mieux Pablo Escobar en raison des liens entre l’Espagne et la Colombie”, rappelle le Tribunal. L’Office “a estimé correctement que ces personnes associeraient le nom de Pablo Escobar au trafic de drogue et au narcoterrorisme ainsi qu’aux crimes et aux souffrances qui en découlaient, plutôt qu’à ses bonnes actions éventuelles en faveur des pauvres en Colombie”, juge-t-il. Par ailleurs, même présumé innocent, l’intéressé “est publiquement perçu, en Espagne, comme un symbole d’une criminalité organisée, responsable de nombreux crimes”.
