Un « mur » antidrones à prix fort : l’Europe investit pour sa sécurité face à la menace russe

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. (Photo by Thierry Monasse/Getty Images)

L’Union européenne veut se doter d’une défense antidrones « crédible » face à la Russie, un projet jugé désormais incontournable par la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

Après plusieurs incursions de drones dans le ciel européen, la Commission a présenté une « feuille de route » visant à rendre cette défense opérationnelle d’ici 2027 et à renforcer la sécurité de l’UE dans les airs, l’espace et sur son flanc oriental.

Critiquée par certains États, cette initiative — rebaptisée Initiative européenne sur les drones (Eddi) — restera sous le contrôle des gouvernements. « Les États membres sont aux commandes », insiste Kallas. La Commission jouera un rôle de facilitateur, en favorisant notamment des contrats communs avec l’industrie de défense, jugés hors de portée d’un seul pays.

Des investissements massifs

La mise en œuvre nécessitera des investissements massifs : 6.800 milliards d’euros seront dépensés pour la défense européenne dans la prochaine décennie, dont une grande partie provenant des budgets nationaux. L’UE dispose par ailleurs de 300 milliards d’euros non utilisés et de 150 milliards de prêts via le programme Safe. Le coût total estimé pour atteindre une défense « crédible » d’ici 2030 est de 800 milliards d’euros.

Si certains pays doutent des délais et du financement, Kallas assure que tous les projets, y compris l’initiative antidrones, seront ouverts à l’ensemble des États membres, et pas seulement aux pays frontaliers de la Russie.

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