Un drame humain, financier, écologique : Los Angeles continue de brûler
Les incendies qui ravagent Los Angeles en Californie ont déjà fait une dizaine de morts et des dizaines de milliards de dégâts.
Pour le Président américain Joe Biden, qui passe ses derniers jours à la Maison Blanche, il s’agit de « l’incendie le plus dévastateur de l’histoire de la Californie ». Le feu a commencé à se déclarer dans la banlieue de Los Angeles le 7 janvier, et n’est toujours pas maîtrisé. Au contraire, il y a désormais cinq grands foyers qui encerclent la mégalopole californienne et touchent des zones mythiques comme Malibu, menaçant même Hollywood.
Avec des conséquences multiples. Le bilan humain tout d’abord : les incendies ont déjà fait une dizaine de victimes, et des dégâts considérables. Ils ont provoqué l’exode de plus d’une centaine de milliers de personnes. Des pillages ont eu lieu, et la police a arrêté plusieurs dizaines d’individus.
50 milliards de dégâts
Conséquences économiques aussi. Certains estiment les dégâts à plus de 50 milliards de dollars, dont une partie seulement sera prise en charge par les assureurs. Selon l’agence de notation S&P, les compagnies estiment à 10 à 15 milliards les indemnités qu’elles devront verser. Un montant « supportable » pour les assureurs, ajoute S&P. Mais la catastrophe a des impacts indirects qui ne sont pas circonscrits à Los Angeles. Las Vegas, dans le Nevada, à 500 km de là, pourrait devoir se mettre en veilleuse parce que le pipeline qui alimente la ville en pétrole et qui part des raffineries californiennes est coupé.
Hollywood et l’industrie du cinéma tournent au ralenti et les hôtels se vident, car un foyer d’incendie s’est déclaré dans les collines à quelques centaines de mètres de l’ultra célèbre panneau et menaçant le tout aussi célèbre « Walk of Fame ». Mais il semble que de ce côté au moins, les pompiers ont pu maîtriser la situation.
Plus de 5.000 « infrastructures », parmi lesquelles une bonne moitié de maisons et logements, sont déjà détruites et toutes les couches sociales sont touchées, des plus modestes aux plus riches. Le quartier huppé de Pacific Palisades, au Sud de LA, a été totalement détruit et des vedettes comme Laeticia Hallyday, Patrick Bruel, Paris Hilton, Billy Crystal ou Jennifer Grey ont vu leur résidence partir en fumée.
Des vents de 160 km/h
Les raisons de ce feu encore aujourd’hui incontrôlable sont liées au réchauffement climatique. Une grande sécheresse règne en Californie depuis le second semestre 2024, et ces derniers jours, des vents violents et chauds, pouvant atteindre 160km/h, soufflent sur la région, attisant les flammes et multipliant les départs de feu.
David Willis, un correspondant de la BBC qui habite à quelques kilomètres des quartiers touchés, témoigne : « Le terme « apocalyptique », si souvent utilisé à mauvais escient, est tout à fait approprié. Les incendies sont incontrôlables tout autour de nous, la fumée recouvre le ciel dans toutes les directions et les services d’urgence sont à la limite de leurs capacités, manquant d’eau et s’efforçant de répondre à des milliers d’appels au 911 (le service d’urgences aux Etats-Unis, NDLR). L’image la plus pitoyable est sans doute celle de personnes âgées évacuées d’une maison de repos de la ville d’Altadena, où l’incendie d’Eaton s’étend actuellement sur plus de 2 000 acres (environ 800 hectares). » David Willis ajoute : « les incendies saisonniers n’ont rien de nouveau ici. Mais depuis 25 ans que je vis à Los Angeles, je n’ai jamais été témoin d’une situation aussi étendue et aussi imprévisible. »
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La saison des incendies dure toute l’année
Les réactions politiques, évidemment, ne se sont pas fait attendre. Donald Trump a saisi l’occasion pour critiquer vertement les autorités californiennes, qui sont démocrates, et plus spécialement Gavin Newsom, le gouverneur de l’Etat. Celui qui sera président dans quelques jours estime que la gestion environnementale de la Californie est « catastrophique ». Il pourfend les politiques qui ont consisté dans cet état à « détourner l’eau de pluie pour protéger un poisson inutile ».
Gavin Newsom, lui, a expliqué que tout ceci était dû au réchauffement climatique, précisant que la « saison des incendies », dans son état, s’est allongée et s’est intensifiée et « dure désormais toute l’année ».
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