UE-Mercosur: Von der Leyen peine à convaincre l’Amérique latine
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à la conclusion d’un accord UE-Mercosur “gagnant-gagnant” bénéfique aux deux blocs, lors de sa visite en Argentine dans le cadre d’une tournée en Amérique latine.
“J’espère que nous conclurons l’accord UE-Mercosur. Nous avons échangé une première lettre. Nous attendons une réponse. Et nous sommes très impatients de travailler aussi dur que possible afin de conclure cet accord, un accord gagnant-gagnant”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à la Casa Rosada, le palais présidentiel, aux côtés du président argentin Alberto Fernandez.
La “méfiance” ne peut pas guider l’accord commercial
Lors de sa première étape au Brésil lundi, dans le cadre d’une tournée qui se poursuivra au Chili et au Mexique, Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva avait estimé que la “méfiance” ne pouvait pas guider l’accord commercial entre l’Union européenne (UE) et les pays du Mercosur, déplorant les exigences environnementales des Européens. “Entre partenaires stratégiques, il doit y avoir une confiance mutuelle et non de la méfiance et des sanctions”, a déclaré Lula lors d’une conférence de presse conjointe avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Le président brésilien a également critiqué les lois européennes “qui modifient l’équilibre de l’accord”. Une loi adoptée en avril interdit par exemple l’importation en Europe de produits tels que le cacao, le café, le bois ou le soja provenant de terres déboisées. “Ces initiatives représentent des restrictions potentielles aux exportations agricoles et industrielles du Brésil”, a déploré Lula.
Lever les obstacles
Selon le président Fernandez “c’est à nous et à l’Europe de lever les obstacles, et si la volonté politique existe, ce n’est pas si difficile”.
Le Mercosur, alliance entre le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay, a conclu un accord avec l’UE en 2019 après plus de 20 ans de négociations, mais le pacte n’a pas été ratifié, en partie en raison des préoccupations européennes concernant les politiques environnementales de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro (2019-2022). L’arrivée du nouveau président Luiz Inacio Lula da Silva a relancé des discussions qui restent difficiles.
Mme Von der Leyen a également annoncé la signature d’un protocole d’accord avec l’Argentine sur les matières premières essentielles, notamment le lithium, dont la demande en Europe “sera multipliée par 12 d’ici 2030”, a-t-elle déclaré.
L’Argentine fait partie des principaux producteurs mondiaux de ce métal, notamment recherché dans les batteries, et forme avec la Bolivie et le Chili le “triangle du lithium”, avec près de 65 % des réserves mondiales.