Pour Yvan Verougstraete, eurodéputé Renew et président des Engagés, l’accord-cadre entre l’Union européenne et les États-Unis est synonyme de « reddition » et de « dépendance massive » envers Washington. L’élu belge appelle à une résistance ferme.
« Cet accord n’est pas une ouverture, c’est une reddition. Il brade notre agriculture, affaiblit nos normes environnementales et nous enferme dans une dépendance massive envers les États-Unis. Le signer, ce serait commettre l’un des plus grands actes de soumission de ce siècle », dénonce Yvan Verougstraete.
Selon lui, l’Europe se préparerait à accorder une série de concessions jugées disproportionnées :
- suppression des droits de douane sur les produits industriels américains ;
- accès préférentiel pour de nombreux produits agricoles (produits laitiers, fruits, légumes, viande, etc.) ;
- obligation d’acheter du gaz, du pétrole et des produits liés au nucléaire américain pour un montant estimé à 750 milliards de dollars ;
- achats massifs de matériels militaires américains ;
- contribution européenne de 600 milliards de dollars pour financer des projets stratégiques américains ;
- affaiblissement de la législation environnementale européenne, notamment sur le devoir de vigilance.
« Trump joue au seigneur féodal avec l’Europe, exigeant sa dîme sous menace de représailles », poursuit l’eurodéputé, qui n’hésite pas à qualifier ce texte de « colonialisme américain ».
« Un choix entre soumission et indépendance »
Pour Yvan Verougstraete, l’argument selon lequel céder permettrait de limiter les dégâts est une « illusion ». « L’histoire nous a montré que les peuples ne pouvaient s’émanciper aussi longtemps qu’ils acceptaient de rester sous le joug du colonialisme ou des seigneurs qui abusaient de leur force. »
Il estime que l’accord compromettrait l’avenir des générations futures : « Accepter ce deal, c’est reconnaître que l’on n’a pas le choix, que le seul horizon que l’on a à proposer, c’est de diminuer tous nos standards pour tenter de courir derrière une compétitivité que l’on n’atteindra plus jamais. »
L’eurodéputé compare même ce texte au très controversé accord Mercosur : « Si vous vous inquiétiez pour l’accord Mercosur, sachez que nous sommes ici face à un potentiel accord d’une toxicité sans commune mesure. »
Appel à la mobilisation au Parlement européen
Face à ce qu’il considère comme une menace pour la souveraineté européenne, Yvan Verougstraete appelle à une réaction immédiate. « Il nous faut, à tout prix, refuser cet accord. Il nous faut faire plier la Commission européenne, arrêter la machine infernale, oser proposer autre chose. »
Il annonce vouloir saisir les Commissions parlementaires concernées dès la semaine prochaine afin que les Commissaires européens rendent des comptes.
« Accepter cet accord, ce serait graver dans le marbre notre dépendance et renoncer à l’émancipation européenne. L’histoire nous jugera sur notre capacité à dire non. Aujourd’hui, nous devons choisir : la soumission ou l’indépendance. »