Shein, Temu et AliExpress bientôt plus chers ? L’Europe veut imposer des droits de douane pour les petits achats
L’UE pourrait bientôt supprimer l’exemption de droits de douanes de 150 euros pour les importations depuis l’extérieur du bloc. Les géants chinois de l’e-commerce chinois sont visés, mais la mesure s’appliquerait à tout achat.
Alors que la décision concernant les taxes sur les véhicules électriques chinois n’est pas encore prise (elle est attendue ce jeudi), une nouvelle taxe sur des produits chinois se profile déjà. Elle doit porter sur les plateformes d’e-commerce bon marché comme Shein, Temu et AliExpress (et plus largement tous les pays qui ne font pas partie de l’UE).
Pour l’instant, il y a une exemption de droits de douane pour les achats de moins de 150 euros. Mais la Commission travaille sur une proposition de loi pour la supprimer, apprend le Financial Times. Elle prévoit l’annoncer plus tard ce mois-ci. Puis ce sera à la nouvelle commission, en train de se constituer après les élections européennes, de continuer le travail.
Ces plateformes chinoises sont directement visées, selon les sources, mais la suppression concernera en réalité tout vendeur important depuis l’extérieur de l’UE. La proposition pourrait également prévoir une mesure qui obligerait les entreprises non européennes à s’enregistrer pour les paiements de TVA en ligne.
L’Europe étouffe sous les colis (chinois)
La Commission avait déjà proposé cette suppression en 2023, mais elle veut maintenant accélérer les choses. C’est que les importations explosent : l’année dernière, 2,3 milliards de produits valant moins de 150 euros ont été importés. En avril de cette année, il y en a eu 350 millions – ce qui est le double d’il y a un an et le double du nombre de ménages résidant en Europe.
Bon nombre de ces colis sont donc chinois. Et les entreprises chinoises ont un avantage concurrentiel : elles ont des subsides pour couvrir les coûts du transport. Ce qui leur permet même d’envoyer des colis par l’avion et de rester dans les prix, selon le FT.
De nombreux produits ne correspondent en plus pas aux standards de qualité et de sécurité européens, et il y a régulièrement des rappels et des avertissements. Les signalements de produits dangereux étaient en tout cas en hausse de 50% en Europe, entre 2022 et 2023, pour atteindre près de 3.400 produits.
Reste à voir si cette réforme fera son chemin. La surcharge des douanes, qui n’irait pas en s’améliorant avec ces taches supplémentaires, pourrait être un obstacle.
En l’état, les trois entreprises chinoises citées ne se disent en tout cas pas opposées à cette réforme.
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